« Kabila ne peut pas se permettre de dire que Kinshasa ne favorise pas le dialogue pendant que lui, ancien Président a pris les armes contre la République » (Jacquemain Shabani)

Joseph Kabila à Goma
Joseph Kabila à Goma

Alors que Joseph Kabila accuse Félix Tshisekedi de refuser de convoquer un dialogue national et inclusif pour la résolution de la crise sécuritaire dans l'Est de la RDC, le vice-premier ministre de l'intérieur, Jacquemain Shabani estime que l’ancien Président de la République ne mérite pas d'émettre pareil point de vue car ayant choisi de comploter contre le pays en apportant son soutien à la rébellion AFC/M23.

« Monsieur Kabila, ancien Président de la République Démocratique du Congo ne peut pas se permettre aujourd'hui de dire que Kinshasa ne favorise pas le dialogue pendant que lui, ancien Président de la République, bénéficiant d'une loi qui lui donne des privilèges, pas des moindres mais aussi des obligations, a pris les armes contre la République et ça ce n'est plus un débat. Toute personne sérieuse, avisée, qui suit la crise sécuritaire que vit et subit les congolais, toute personne qui cherche les informations sur cette crise connaît qui est la personne qui est derrière cette crise, quel rôle joue Monsieur Kabila dans cette crise, il en est le chef de guerre », a déclaré Jacquemain Shabani ce mardi 2 septembre lors d'un briefing presse.

Décriant les souffrances des populations dans les zones sous contrôle de l'AFC/M23, Jacquemain Shabani juge anormal l'attitude de Joseph Kabila qui, malgré son rôle majeur dans la rébellion d’après lui, se pointe en première position pour exiger un dialogue national et inclusif.

« Vous ne pouvez pas prendre les armes pour réclamer un dialogue, vous ne pouvez pas tuer de milliers, faire déplacer des millions des congolais, le faire vivre pendant plus de trois ans autour de la ville de Goma dans des conditions difficiles, je ne sais pas si vous avez oublié ce qui s’est passé ces trois dernières années où les territoires de Rutshuru, Nyiragongo, Masisi se sont vidés pendant plus de deux ans, les territoires de Masisi et Rutshuru n'ont pas connu les élections de 2023 à la suite de l'action de Monsieur Joseph Kabila, ancien Président de la République qui a été élu dans ce pays, bénéficiant des suffrages des congolais à deux reprises et a décidé de prendre les armes pour tuer les congolais et il ose parler de dialogue, ça il se moque de ce peuple et de cette nation, c'est se moquer de tous ces morts qu’il a occasionnés », a-t-il ajouté.

Appelés à prendre des décisions pour la convocation du dialogue national au lendemain de la publication de la feuille de route par les confessions religieuses et à la veille de la convocation d'une rencontre pouvoir - opposition et AFC/M23 en Afrique du Sud à l'initiative de Thabo Mbeki, le Chef de l'État Félix Tshisekedi rappelle qu'aucune initiative de dialogue ne peut se faire en dehors de son initiative.

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Intervenant lors du deuxième congrès de l'Union sacrée pour la nation (USN), Félix Tshisekedi a réaffirmé son attachement à un dialogue national rejetant toute forme de médiation orchestrée à partir de l'extérieur du pays. Il a réaffirmé son soutien à l'accord de Washington et au processus de Doha, deux initiatives diplomatiques d’après lui, qui vont aider la République Démocratique du Congo à se débarrasser des influences extérieures visant à déstabiliser les institutions et le pays surtout au plan sécuritaire.

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Clément MUAMBA