RDC : "C'est au Chef de l'État, garant de la nation de dicter les termes du dialogue et non pas se voir imposer un agenda par des personnes qui n'ont jamais été élues" (André Mbata)

Photo d'illustration
Félix Tshisekedi devant les membres de l'Union sacrée

Dans un contexte marqué par des appels incessants au dialogue national et inclusif pour faire face à la crise sécuritaire, l'Ancien Premier Vice-Président de l’Assemblée nationale et Secrétaire Permanent de l'Union Sacrée de la nation (USN) André Mbata Betu Kumesu Mangu estime que cette compétence de convoquer un dialogue revient "uniquement" au Président de la République détenteur de la légitimité nationale.

"Ce ne sont donc pas des personnalités qui ont du mal à pratiquer même le dialogue dans leur propre groupe qui viendront vous enseigner le vertu du dialogue. Parce-que le dialogue est permanent et parce que l'article 69 de la Constitution dont ils parlent tant fait de vous le Chef de l'État, le symbole de l'unité nationale ou de la cohésion nationale, ce peuple n'a pas élu quelqu'un d'autres c'est vous que ce peuple a élu, ce peuple n'a pas élu un pasteur pour présider à sa destinée, ce peuple n'a pas élu un chef spirituel, ce peuple vous a élu pour présider au destinée de notre nation. Et s'il y a dialogue, comme vous l'avez toujours dit, ce dialogue ne peut pas se tenir en dehors de vous, c'est vous le père de la nation, c'est vous qui pouvez dicter les termes du dialogue et non pas se voir imposer un agenda par des personnes qui n'ont jamais été élues", a déclaré André Mbata dans son mot de circonstance samedi 30 août.

Par la même occasion, l'Union sacrée de la nation a apporté son soutien aux différentes initiatives diplomatiques en cours pour rétablir la paix et la sécurité dans l'Est de la République Démocratique du Congo.

"Nous au niveau de l'Union sacrée de la nation, nous soutenons toutes vos initiatives et c'est ici le lieu de le dire d'une façon claire et sans équivoque que toutes vos initiatives au plan diplomatiques y compris ces accords de Washington, y compris ce processus de Doha parce-que c'est vous le leader de la nation, nous les soutenons fermement. Au moment où on parle de dialogue Excellence, vous avez toujours été un homme de dialogue, c'est parce-que vous êtes un homme de dialogue que le 23 octobre 2020 il y a presque 5 ans dans un discours historique d'environ 6 minutes vous avez appelé les congolais et congolaise à se joindre à vous pour former une union sacrée de la nation. Celà témoigne de votre souci de dialogue permanent qui fait partie de votre exercice politique", a ajouté André Mbata, Secrétaire Permanent de l'Union sacrée de la nation.

Depuis le début de l'année, des efforts diplomatiques majeurs sont en cours. 

L’Accord de Washington signé grâce aux États-Unis d'Amérique et le processus de Doha piloté par l'État du Qatar sont les deux volets complémentaires d’une initiative diplomatique majeure visant à mettre fin aux conflits persistants dans l’Est de la RDC, en particulier ceux impliquant le Rwanda et les groupes armés comme l'AFC/M23.

L'accord de Washington comprend deux volets majeurs : sécuritaire et économique. Il prévoit notamment le respect de l’intégrité territoriale des deux pays, la cessation des hostilités entre leurs armées, ainsi que l’engagement mutuel de ne plus soutenir de groupes armés comme les FDLR ou le M23/AFC. Il inclut également la mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire fondé sur le concept d’opérations adopté à Luanda en octobre 2024.

Sur le plan économique, l’accord entend renforcer la coopération bilatérale autour de projets communs, notamment dans l’hydroélectricité, la gestion des parcs nationaux et la traçabilité des minerais. Il s’appuie sur les cadres régionaux existants – CIRGL, COMESA, EAC – pour favoriser l’intégration économique et lutter contre les circuits illicites. Les États-Unis sont également appelés à jouer un rôle accru en tant qu’investisseurs dans les filières stratégiques.

Après Washington, les discussions se poursuivent à Doha dans le but de compléter l’accord de Washington en abordant les dimensions internes du conflit, notamment la restauration de l’autorité de l’État congolais sur l'ensemble du territoire et la réintégration des groupes armés. Malgré la signature de la déclaration de principes entre Kinshasa et AFC/M23,la situation sur terrain peine à s'améliorer suite à la non exécution de plusieurs mesures de confiance notamment la libération des prisonniers de deux côtés.

Clément MUAMBA