À la suite de l'initiative de la Fondation Thabo Mbeki, la ville de Johannesburg, en Afrique du Sud s'apprête à accueillir, du 3 au 6 septembre, une conférence en faveur de la paix et la sécurité qui devrait servir de cadre de dialogue entre les différents acteurs de la crise en République Démocratique du Congo.
D'après Jeune Afrique qui a révélé la nouvelle, cette conférence de trois jours va se pencher sur deux thèmes principaux: les défis auxquels est confrontée la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et la crise sécuritaire dans l’est de la RDC, couplés à une grande réunion entre des Congolais, en vue de discuter sur «des causes profondes du conflit en cours. »
Parmi les figures conviées à ces assises, Jeune Afrique précise que monseigneur Donatien Nshole et Éric Nsenga vont respectivement représenter la CENCO et l’ECC, duo porteur du pacte social. La Fondation Thabo Mbeki a adressé des invitations à tous les leaders de l'opposition: Joseph Kabila, Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Seth Kikuni et Antipas Mbusa Nyamwisi. Elle a réservé également une invitation à l'opposition militaire, maître dans l'est de la RDC, dont la voix sera portée par Corneille Nangaa, Thomas Lubanga, pour la Convention pour la révolution populaire (CRP), «qui sévit en Ituri.»
Pour le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, cette nouvelle initiative est inopportune affirmant que Vital Kamerhe et Eberande Kolongele, deux figures du pouvoir auxquelles l'invitation a été adressée, ne feront pas le déplacement du pays de Nelson Mandela. Si la position de Kinshasa est déjà connue, fustigeant l'initiative de Thabo Mbeki pour sa position en faveur des agresseurs de la RDC, l'initiative semble intéresser d'autres composantes de la classe socio-politique congolaise qui promettent de fixer l'opinion nationale dès ce lundi 1er septembre 2025.
"Nous fixons l'opinion demain (NDLR:lundi 1er septembre), nous confirmons avoir reçu l'invitation de la Fondation Thabo Mbeki, nous sommes entrain de voir comment répondre à cette invitation que nous estimons que si c'est une conférence pour la paix ça vaut la peine mais nous allons fixer l'opinion demain", a expliqué dimanche 31 août 2025 à ACTUALITE.CD Prince Epenge porte-parole de Lamuka et proche de Martin Fayulu.
Il en est de même du côté de l'entourage de l'opposant Moïse Katumbi Chapwe qui vit toujours à l'étranger." Ensemble fera connaître sa position très bientôt", a rassuré au téléphone de ACTUALITE.CD Hervé Diakiesse, porte-parole de Ensemble pour la République de Moïse Katumbi Chapwe.
Du côté des confessions religieuses, des options seront également levées incessamment. En attendant la décision à prendre, des démarches administratives sont déjà en cours.
"Nous avons été invités mais nous n'avons pas encore fini avec la procédure (administrative) de notre côté et on va se décider. On a discuté avec eux avant-hier, on est en train de voir comment ça va évoluer. Comme c'est le week-end, on a pas encore levé une option", a fait savoir à ACTUALITE.CD une source proche de l'Eglise du Christ au Congo (ECC).
Depuis le début de l'année, des efforts diplomatiques majeurs sont en cours. L’Accord de Washington signé grâce aux États-Unis d'Amérique et le processus de Doha piloté par l'État du Qatar sont les deux volets complémentaires d’une initiative diplomatique majeure visant à mettre fin aux conflits persistants dans l’Est de la RDC, en particulier ceux impliquant le Rwanda et les groupes armés comme l'AFC/M23.
Kinshasa préfère se contenter à ces deux initiatives en attendant la tenue d'un dialogue national qui sera convoqué à la propre initiative de Félix Tshisekedi. Dans son discours à l'occasion du deuxième congrès de l'Union sacrée, Il a affirmé que des congolais pour dialoguer entre eux n'ont pas besoin d'un facilitateur et dit croire aux initiatives de Washington et Doha pour mettre fin aux différentes ingérences extérieures visant à déstabiliser le pays.
Clément MUAMBA