Ministère des ITP : John Banza place son mandat sous les signes de la continuité, l'achèvement de tous les projets existants et le démarrage des grands projets structurants susceptibles de connecter l'ensemble du pays

Photo d'illustration
Photo d'illustration

Nommé à la tête du ministère de l'urbanisme et habitat, Alexis Gisaro a passé le flambeau du ministère des Infrastructures et Travaux Publics à son successeur John Banza Lunda. C'était au cours d'une cérémonie de remise et reprise organisée mardi 12 août 2025 au siège du ministère en présence des responsables des services techniques rattachés au ministère.

Prenant la parole, le désormais ancien député national et président du caucus des élus nationaux du Tanganyika, John Banza Lunda s'est engagé à parachever les différents chantiers trouvés et poursuivre la matérialisation des différents projets censés contribuer au désenclavement du pays.

"Mon mandat sera marqué d'une part par la poursuite et l'achèvement de tous les projets déjà démarrés et d'autre part par le démarrage des grands projets structurants qui permettront de connecter davantage notre pays du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest. C'est dans cette optique qu'une attention soutenue sera accordée sur la poursuite des travaux ci-après : la construction des rocades de Kinshasa, la connexion de la route nationale numéro un dans son intégralité partant de Banana à Sakania", a rassuré le nouveau ministre des Infrastructures et Travaux Publics dans son mot de circonstance.


Aussitôt installé, le Ministre des Infrastructures et Travaux Publics, John Banza Lunda a été reçu par la première Ministre Judith Suminwa Tuluka. Les échanges ont porté sur les défis structuraux du pays, avec une insistance sur la modernisation des routes, ponts et réseaux de transport, identifiés comme leviers prioritaires du programme gouvernemental.  


À sa sortie de l'audience, John Banza Lunda a souligné la dimension historique de sa mission, tout en exprimant sa gratitude envers les plus hautes autorités.

"Je suis venu remercier le Président de la République à travers la Première Ministre, remercier aussi la Cheffe du Gouvernement, et échanger sur les questions essentielles qui concernent les infrastructures de notre pays. J’ai reçu des orientations très claires de notre Cheffe du Gouvernement" , a dit le Ministre des Infrastructures et Travaux Publics.

"La route du développement passe par le développement de la route"

Face aux attentes pressantes de la population, le Ministre a martelé l’urgence de doter la RDC d’infrastructures dignes de sa stature continentale.


« Nous disons à la population de continuer à faire confiance au Gouvernement de la République. La route du développement passe par le développement de la route. C’est notre devoir de lui donner les infrastructures qui lui reviennent de droit », a-t-il rassuré.

Un engagement sans faille face aux défis

Reconnaissant l’ampleur des travaux à réaliser, notamment l’enclavement de certaines provinces et le déficit d’infrastructures durables, John Banza Lunda a insisté sur la "grande responsabilité" de son ministère. Les orientations transmises par la Première Ministre ciblent une action coordonnée, transparente et axée sur les résultats tangibles.  

Répondant l'année dernière à la question orale avec débat des députés nationaux Élie Masavuli, Lutala Trésor et Rubens Mikindo sur la problématique des routes nationales, Alexis Gisaro Ministre d'État, ministre des Infrastructures et Travaux Publics avait révélé que le réseau routier national présente un total de 153.000 kilomètres, dont 58.000 d'intérêt général, sur lesquels environ 3.000 seulement sont revêtus. Cela, a-t-il fait savoir, constitue près de 5% du linéaire d'intérêt général, ce qui est en contraste " frappant " avec les autres pays d'Afrique subsaharienne dont le ratio oscille autour de 25%.

Selon Alexis Gisaro, ce ratio, pour la RDC, devient encore plus faible si l’on compare les 3.000 km revêtus, à l’ensemble du réseau national de 153.000 km, qui comprend, à la fois, des routes nationales, des routes d’intérêt provincial et des routes de desserte agricole, toutes aussi importantes. 

"Si l’on devait se limiter au bitumage de notre réseau d’intérêt général, il faudrait un budget de l’ordre de 60 milliards de dollars américains en considérant un coût moyen de 1 million de dollars américains au kilomètre", a-t-il laissé entendre dans son exposé.
 

Devant la représentation nationale, Alexis Gisaro est revenu sur la raison de la faible connectivité routière observée au pays. Pour Alexis Gisaro, cette situation est due au manque d'investissement dans les infrastructures routières, ce qui a engendré une détérioration progressive du réseau national.

Depuis plusieurs décennies, les infrastructures routières connaissent un déficit criant en RDC, déficit qui constitue un frein pour le développement socio-économique du pays alors qu'au cours des dernières années, plusieurs programmes d’investissements sur les infrastructures routières à des horizons de 10-20 ans ont été élaborés. Ces différents programmes peinent à être réalisés. Les contraintes majeures dans la réalisation des programmes d’investissement sur les infrastructures routières sont la mobilisation insuffisante des ressources et le faible engagement des principaux acteurs.

Clément MUAMBA