Le PPRD réagit au procès contre Kabila : « Un théâtre, une mise en scène visant à écarter un acteur politique majeur à la place d’une démarche pour la paix et la cohésion nationale »

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Emmanuel Shadary, Le Secrétaire permanent du PPRD

Peu après l’ouverture du procès contre l’ancien président de la République Joseph Kabila devant la Haute cour militaire, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) a réagi qualifiant cette démarche d’une « mise en scène ». Selon Ramazani Shadary, secrétaire permanent du parti de Kabila, l’objectif est « d’écarter un acteur politique majeur de l’opposition congolaise, à la place d’une démarche qui devait plutôt privilégier une démarche pour la paix et la cohésion nationale ».

« Pour le PPRD, ce procès n’existe même pas ou s’il y en a un, c’est tout simplement un procès politique », a-t-il réagi.

« Et tout le monde sait que la condamnation du président honoraire Joseph Kabila Kabange est déjà acquise pour le pouvoir en place. L’arrêt le condamnant est déjà signé avec date et numéro, tout est déjà fait, le reste c’est du théâtre, de la mise en scène ridicule alors que la crise politique dans notre pays est à son comble », a enchaîné M. Shadary.

Paix et cohésion nationale

Le camp Kabila voit en ce procès, un moyen de diviser les congolais alors que le pays frappé par une crise sécuritaire est à la recherche de la paix et l’unité pour faire face notamment à la rébellion de l’AFC/M23 dans l’est congolais.

« En prenant cette décision inique et pleine de lâcheté, le pouvoir ne pourrait-il pas se rendre compte que ce soi-disant procès pourrait diviser les congolais si l’on y prend garde en ce sens qu’il est en contre-courant avec les accords de principe en chantier ? », s’est interrogé M. Shadary.

Ce responsable politique fait allusion à la récente Déclaration de principes signée par les rebelles de l’AFC/M23 et le gouvernement congolais à Doha avant un accord de paix global.

« A notre avis, ce procès du siècle va diluer toute chance de rapprochement des acteurs importants vers un consensus national. On peut tout simplement dire que cette décision politique est tout sauf un procès équilibré, équitable, elle est tout sauf une justice indépendante et impartiale. C’est donc un procès de la honte et de la haine pour la boulimie du pouvoir et la peur d’un adversaire politique qui vous a tout donné. Actuellement le peuple congolais a besoin de l’unité, du dialogue, des réformes et non d’une victoire d’un camp contre l’autre. Les congolais ont besoin de la paix et non plus besoin d’un autre procès bidon », a-t-il conclu.

L’affaire est renvoyée au 31 juillet après cette première audience qui a permis notamment la constitution de la partie civile République démocratique du Congo. Le ministère public a demandé que Kabila soit jugé par défaut, ne l’ayant pas trouvé à Gombe et Kingakati.

Plusieurs infractions sont reprochées à l’ancien Chef de l’Etat, notamment la trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, complot, apologie du terrorisme.