Le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi a réitéré l'engagement " renforcé" de la République Démocratique du Congo dans la lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits. Dans sa communication axée sur la mise en œuvre effective de l'addendum au communiqué conjoint de 2019 signé avec les Nations-Unies, Félix Tshisekedi rappelle que les violences sexuelles liées au conflit continuent de défigurer la nation, de briser les communautés et d'offenser l'humanité.
"Alors que nous aspirons à une République digne, stable et souveraine, il est impératif de traiter cette tragédie nationale avec rigueur et l'urgence qui s'impose. En plus, en 2023, plus de 123.000 cas ont été officiellement recensés et de milliers d'autres l'ont été depuis par le CICR, MSF et les Nations-Unies", rapporte le compte rendu de la 50e réunion du conseil des ministres tenue vendredi 4 juillet 2025 à la Cité de l'Union Africaine.
Selon Félix Tshisekedi, de 2020 à 2025, "des actes de violences sexuelles souvent perpétrés dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Maniema et Tanganyika ont été documentés au sein même des forces de sécurité FARDC/Police Nationale et autres services publics.
"Ces faits d'une gravité extrême engagent désormais la responsabilité du Commandant tant dans l'armée que dans la police nationale congolaise. Personne ne saurait se dérober des actes commis sous son autorité même les volontaires pour la défense de la patrie (VDP) “Wazalendo” doivent recevoir des directives claires à ce sujet", a recommandé Félix Tshisekedi dans sa communication.
La partie Est de la République Démocratique du Congo est toujours en proie aux conflits armés. Cette situation a d’importantes répercussions sur les populations civiles. Selon une récente note du bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), la situation des droits humains s’est dégradée dans le pays au mois de février 2025. Les violations sont concentrées dans les zones de conflit situées dans l’est de la RDC.
Le BCNUDH a eu à recenser plus de 1 200 victimes de violations et d’atteintes aux droits humains dans l’ensemble de la RDC. Ce nombre est en augmentation de 47% par rapport à janvier 2025. Comme pour les périodes antérieures, ce sont dans les provinces en conflit qu’il y a le plus de signalements : le Nord-Kivu, l’Ituri, mais aussi le Sud-Kivu où le nombre de violations a augmenté de 158% en tout juste un mois. Le BCNUDH a alerté également sur la flambée des violences basées sur le genre.
Ces instructions de Félix Tshisekedi interviennent après sa rencontre jeudi 3 juillet 2025 en sa résidence présidentielle du Mont Ngaliema, à Kinshasa avec Mme Pramila Patten, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée de la question des violences sexuelles en période de conflit. La situation globale dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), particulièrement la question des violences faites à la femme, était au centre des échanges.
Clément MUAMBA