FARDC : des ONGDH dénoncent de nouvelles vagues d'arrestations de hauts gradés, elles dénombrent au moins 29 généraux détenus ce jour

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Les militaires FARDC

Un consortium des organisations non gouvernementales de défense des droits de l'homme en RDC (ONGDH-RDC), dont Human  Rescue et le Panel des Experts de la société civile, a exprimé sa profonde préoccupation suite aux nouvelles vagues d'arrestations de hauts responsables militaires, depuis jeudi 22 mai 2025. Le dernier cas est du général de brigade Pierre Banywesize, commandant adjoint des opérations affecté à Dungu (Haut-Uélé), également ex chef d'état-major particulier de l'ancien président de la République, Joseph Kabila.

Selon ces organisations de la société civile spécialisée dans la défense des droits humains, Pierre Banywesize a été interpellé à Kinshasa par les services de renseignement militaire au camp Kokolo puis détenu dans un lieu inconnu alors qu'il séjournait à Kinshasa en attente d'un transfert pour des soins médicaux à l'étranger. Dans la même catégorie, ces ONGDH ont évoqué le cas du général Banza Kabulo Joseph, ancien commandant second du secteur opérationnel Sokola 2 au Sud-Kivu, arrêté également à Kinshasa.

"À ce jour, le consortium note avec inquiétude, que sur au moins 29 généraux détenus 27 sont d'obédience swahiliphone en plus d'une centaine d'officiers et sous-officiers détenus dans des conditions contraires aux standards des droits humains à ces différents endroits ci-haut cités", lit-on dans la déclaration parvenue à la rédaction de ACTUALITE.CD ce mercredi 28 mai 2025.

Dans un contexte où le pays est marqué par des tensions sociopolitiques, sécuritaires et des défis de gouvernance, ces organisations de la société civile estiment que les arrestations en cascade de ces officiers et leurs conditions de détention caractérisées par : "l'opacité sur les mobiles de leurs arrestations et le lieu de leurs détentions; le non-respect des garanties judiciaires, notamment le droit à un avocat, à une information claire des charges, et à être présenté devant un juge dans un délai raisonnable; les risques de torture, des mauvais traitements et de détention prolongée sans jugement"

"Tous ces faits contribuent à fragiliser davantage la cohésion nationale et à nourrir un sentiment d'exclusion, d'humiliation et de stigmatisation dans le chef de certains compatriotes", ont-elles fait remarquer dans la déclaration.

Ces organisations recommandent:

• Que les droits à la visite des officiers détenus soient observés. Par exemple pour le cas du Général Pierre Banywesize ni sa famille ni ses avocats ne peuvent l'atteindre à ce jour;

• Que les autorités judiciaires militaires organisent leurs procès afin que la vérité soit établie. A défaut, de libérer simplement;

• Que des mesures d'urgence soient prises en faveur du Général Pierre Banywesize vu son en état de santé préoccupant, pour son accès aux soins médicaux appropriés et que dans des conditions pareilles, cela ne puisse pas accélérer la détérioration de son état physique ouvrant une incertitude à la vie;

• Que leurs droits à un procès digne et équitable leur soient garantis;

• Que les facilités soient accordées aux défenseurs des droits de l'homme et aux partenaires internationaux pour le monitoring de l'ensemble des procédures liées à ces arrestations et détentions.

Près d'une semaine déjà, la famille Banywesize Cishungu avait exprimé son inquiétude profonde suite à la disparition inattendue du Général de Brigade Pierre Banywesize, ancien chef de sécurité de l’ancien Président Joseph Kabila et actuellement engagé au service de la République à Dungu, dans la province du Haut-Uele. Selon un communiqué de sa famille parvenu à la rédaction d'ACTUALITE.CD, il aurait été emmené par des personnes non identifiées, dans des circonstances encore floues.

Clément MUAMBA