Equateur : plus de 100 personnes dont des élèves décèdent dans un naufrage sur la rivière Maringa à Basankusu (Panel d’experts de la société civile)

Vestiges de l'embarcation naufragée du 17 décembre 2024 au port d'Isongo sur le lac Mai-Ndombe
Vestiges de l'embarcation naufragée du 17 décembre 2024 au port d'Isongo sur le lac Mai-Ndombe

Plus de 100 personnes dont des élèves ont péri dans le naufrage d'une pirogue, survenu dans la nuit du mercredi 10 septembre dernier, au confluent des rivières Nsolo et Maringa, dans le territoire de Basankusu secteur de waka Bokeka en province de l’Equateur.

C’est le panel d’experts de la société civile coordination de ladite province, qui a tiré la sonnette d’alarme, expliquant ce drame par « la surcharge manifeste » d’une pirogue naviguant nuitamment en provenance du secteur de Waka et à destination de Basankusu centre. Seules 8 personnes ont été sauvées de justesse par des riverains.

« Selon les premières informations recueillies sur place, plus de 100 personnes ont péri, parmi lesquelles une majorité d’élèves. La pirogue motorisée dénommée Bokenda, en provenance du secteur de Waka et à destination de Basankusu centre, a fait naufrage suite à une surcharge manifeste et à une navigation de nuit, pourtant formellement interdite. Seules 8 personnes ont pu être secourues, grâce à l’intervention courageuse des riverains », précise cette structure dans un communiqué parvenu à ACTUALITE.CD ce vendredi 12 septembre.

En réaction, le Panel d’experts de la société civile coordination de la province de l’Equateur condamne « l’irresponsabilité » des autorités compétentes et « le laxisme coupable » dans la gestion du trafic fluvial dans ce coin. Il dénonce notamment « le manque de contrôle des embarcations et le non-respect des normes de sécurité ; l'absence totale de secours organisés dans de telles catastrophes ainsi que l’ignorance entretenue des populations face à leurs droits et aux risques encourus. » 

Il appelle, par ailleurs, à l’envoi sur place d’une commission d’enquête indépendante du gouvernement central, et exige la suspension des autorités locales responsables du transport fluvial.

En octobre dernier, suite au naufrage qui avait causé la mort d’une vingtaine de personnes et près de 60 autres portées disparues sur le lac Kivu, le gouvernement avait pris une salve de mesures dont la suspension des commissaires lacustres ou fluviaux des zones d'embarquement où ont eu lieu les naufrages, le port obligatoire du gilet de sauvetage à chaque personne à bord d'une embarcation, la mise en place d'un programme de contrôle technique réguliers des embarcations flottantes, débutant par les zones à forte navigation. 

Le ministre des transports Jean-Pierre Bemba avait également interdit temporairement la navigation nocturne, obligé la couverture d'assurance de responsabilité civile pour toutes les embarcations, ainsi que d'autres assurances jugées nécessaires, et l'audit complet des chantiers navals qui fabriquent les unités flottantes ainsi que le contrôle de la formation des commandants.

Samyr LUKOMBO