Culture : la troisième édition de Kinshasa Urban Art célèbre l’espoir à travers le street art

Illustration. ACTUALITE.CD
Illustration. ACTUALITE.CD

Du 13 au 20 septembre 2025, la capitale congolaise sera illuminée de couleurs, de l’art et de créations engagées à l’occasion de la troisième édition de Kinshasa Urban Art Fest (KUAF3). Placé sous le thème "Matumaïni" (espoir en Swahili), cet événement entend transformer la ville en une vaste toile pour y peindre l’espoir, la paix et la résistance.

Le coup d’envoi de cette troisième édition sera donné le samedi 13 septembre à l’espace culturel Ndaku ya la vie est belle, avec le vernissage d’une exposition de street art. Cette soirée marquera le lancement officiel d’une semaine qui s’annonce riche en rendez-vous artistiques et citoyens.

Dans un contexte marqué par les défis socio-politiques et les tensions persistantes, notamment à l’Est du pays, le choix du thème Matumaïni prend tout son sens. Souvent perçu comme une expression de contestation, l’art urbain dévient ici une arme pacifique pour transmettre un message d’espérance.

« Notre pays fait face depuis longtemps à de nombreux défis : la guerre, les violences, les difficultés socio-économiques etc. Malgré toutes ces difficultés, malgré l’avenir qui semble flou, surtout pour nous les jeunes ; nous avons toujours eu la capacité de nous relever et de nous guérir de nos blessures. On a toujours l'espoir que demain tout ira mieux, que demain il y aura de la lumière. D’où le choix du thème de cette édition ; donc on va peindre l’espoir », a dit à ACTUALITE.CD Tata Nizoo, artiste graffeur et initiateur du projet.

Et de poursuivre : 

« Nous voulons que chaque fresque, chaque danse, chaque note soit une manière de dire que l’avenir reste possible ».

Plus qu’un simple rendez-vous culturel, le festival se veut un espace d’expression pour la jeunesse. Dans une société où la voix de la jeunesse peine souvent à se faire entendre, KUAF3 leur offre des murs, des micros et des scènes pour exprimer leurs rêves, leurs indignations et leurs "Matumaïni" (espoirs). « Cette année, c’est la jeunesse congolaise qui prend la parole », a lancé Tata Nizoo. 

Une dimension internationale 

Cette troisième édition accueillera des artistes venus d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie, aux côtés de leurs homologues congolais. Ensemble, ils uniront leurs talents pour « peindre l’espoir, la paix et la résistance », confirmant ainsi la vocation internationale du KUAF.

Fidèle à son identité, Kinshasa Urban Art Fest mettra en avant le graffiti, sa discipline mère.

« Les têtes d’affiches ne seront rien d’autres que les artistes graffeurs. Cette année, on va beaucoup plus peindre. On sera axé sur la discipline mère du street art », souligne Tata Nizo

Au programme : des expositions de street art, des ateliers de formation pour les jeunes, des panels de discussion, des performances en live, des fresques monumentales et un concert final pour clôturer en beauté cette semaine dédiée à l’art et à l’engagement. 

« Cette année, nous avons préparé une exposition inédite, loin des formats classiques. Nous proposerons également un panel qui sera animé par des professionnels afin d’expliquer les fondements du graffiti et du street art », précise Tata Nizoo.

L’objectif du festival reste le même : promouvoir la culture urbaine dans son ensemble, et mettre en lumière le talent des artistes congolais et internationaux à travers des disciplines telles que le graffiti, la fresque murale, la danse, la musique, le sport Urbain (skate et Bmx vélo), la photographie, etc. 

A travers le street art, le festival assume pleinement sa dimension d’activisme culturel. « Le street art c’est de l’activisme, c’est du militantisme, contrairement à d’autres disciplines », rappelle Tata Nizoo, soulignant que l’art urbain est bien plus qu'une simple esthétique ; mais un outil de résistance, d’éveil et de mobilisation.

James Mutuba