La coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l'action publique (CORAP) en collaboration avec l'Association congolaise pour les énergies renouvelables et décentralisée (ACERD) ont lancé ce vendredi 23 mai 2025 à Kinshasa, une campagne “une fiscalité adaptée pour le secteur de l'électricité en RDC”.
Cette initiative a été lancé au cours d'un café d'échanges entre la société civile, les secteurs public et privé en RDC. Elle s'inscrit dans le cadre des grandes réformes amorcées dans ledit secteur.
Tout est parti du constat amère fait dans l'exploitation du secteur de l'électricité en RDC. Le cadre fiscal encore en cours asphyxie les investisseurs du secteur privé alors que l'État n'est pas prêt à desservir plus 100 millions des Congolais en énergies renouvelables. En RDC, nn investisseur privé dans le secteur des énergies est obligé plus de 80 taxes, impôts et redevances. Ce qui fait qu'au moins 30 à 40% du capital va dans les impots et cela a un impact direct sur le consommateur final, la population. D'où la société civile et le secteur privé appelle à adapter la fiscalité.
“Donc, ça fait qu'on ne peut pas espérer quelque chose de très grand dans le secteur, dans ces conditions. Et donc, cette initiative que nous avons appelée une fiscalité adaptée pour le secteur de l'électricité, cherche à mettre ensemble tous les acteurs importants, de sorte que ces acteurs aillent dans le sens d'alléger. Il faut qu'on réfléchisse sur qu'est-ce que nous devons garder, qu'est-ce que nous devons enlever comme taxes et comment est-ce que les choses vont se passer pour qu'il y ait un avenir important.”, a expliqué M. Emmanuel Musuyu, Secrétaire Exécutif de la CORAP.
“On ne peut pas voir ce développement s'il n'y a pas, si les secteurs de l'électricité n'impulsent pas. On ne peut pas voir le développement, si il n'y a pas d'énergie disponible. Il y a de l'énergie disponible quand les acteurs sont prêts à investir. Et c'est ça qui est plutôt important. Malheureusement, aujourd'hui, ça n'arrive pas parce qu'on ne peut pas investir à cause de toutes les charges qui sont imputées. Peut-être qu'il faut noter aussi que, parce qu'il y aura beaucoup de charges, l'accès à l'électricité sera aussi un problème. Dans ce sens que la loi est claire disant que l'électricité doit être payée à sa juste valeur. Si j'ai dépensé 100 dollars, et donc le prix ou le tarif que je vais mettre doit intégrer mes 100 dollars. Finalement, c'est le consommateur final qui a de problème. Et ce sont donc des communautés qui ne peuvent pas payer cette électricité-là qui coûte cher.”
Malgré la publication par forcing politique de l'ordonnance-loi complétant la loi de 2014 sur l'électricité , le débat et le plaidoyer ne doivent pas s'arrêter parce qu'aujourd'hui le secteur avec une fiscalité asphyxiante n’interresse aucun privé alors que l’Etat ne peut plus seul desservir les congolais et pourtant l'accès à l'énergie renouvelable et propre est un droit constutionnel conféré à tout congolais.
“Nous ne voulons pas que les échanges s'arrêtent sous prétexte que la loi a été déjà publiée. Nous pensons qu'il est important de continuer d'alimenter le débat et trouver des suggestions qui pourront nous permettre d'ameliorer notre compréhension et notre plaidoyer vis-à-vis du Gouvernement congolais pour une meilleure réglementation et le meuilleur taux d’accès de l'électricité en RDC. Il ne faut pas oublier que c'est un droit constitutionnel que d'offrir à la population un accès à l'énergie stable et fiable. Et donc, la population congolaise a droit à ce type d'énergie”, a dit, pour sa part, Mme Catherine Mukobo, Directrice Exécutive de l'ACERD.
Le secteur public a été représenté par les représentants du ministère des Finances, du ministère de l'Economie nationale, ministère du Budget et différentes agences de régulation du secteur de l'électricité.
En République démocratique du Congo, seulement 7,7% de la population a accès à l'énergie alors que le monde va bientôt la fin des objectifs millénaires du développement durable.