La cité de Manono, dans le Tanganyika, sud-est de la RDC, est confrontée à d'énormes difficultés de fourniture d'eau potable et d’électricité. Depuis une année, Manono n’a pas d’eau potable. Pour cause, la centrale photovoltaïque de la SNEL connaît des problèmes, ses batteries sont dépolarisées.
“Il n'y a pas d'eau ni d'électricité ici. Pour l'électricité, nous avons une centrale photovoltaïque de la SNEL avec des batteries déjà dépolarisées, un problème qui date depuis trois ans déjà et n'a jamais été résolu. Ceux qui en reçoivent encore, c'est avec délestage. Et la Regideso est là mais avec des difficultés. Il y a des cassures des pompes et l'eau n'atteint plus le centre de Manono depuis bientôt une année. Et pour s'approvisionner, les mamans vont au-delà de 5 kilomètres de la cité de Manono pour s'approvisionner en eau potable”, explique à ACTUALITE.CD, Valéry Kumwimba, coordonnateur de la nouvelle société civile de Manono, au Tanganyika.
Les problèmes ci-haut évoqués rappellent le statut de la cité de Manono qui est présentée au monde comme l’une des plus importantes réserves de lithium, ce minerai qui contribue à la fabrication des batteries rechargeables.
Pendant près de 60 ans, grâce à l'exploitation de son étain, elle a été une véritable mine d'or pour plusieurs employés et rayonné dans la riche région du Katanga. Aujourd'hui, en dehors des bâtiments administratifs de l'époque, la cité de Manono manque de repères d'une telle richesse minière.
Cette situation de manque d'eau et d'électricité coïncide avec l'autre problème de circulation de l'argent. Malgré plusieurs sous-traitants et l'existence de certaines entreprises minières dans la cité de Manono, la situation demeure instable.
“La cité de Manono a des problèmes d'ordre socio-économique. Les sociétés qui emploient la main-d'œuvre locale paient très mal. Lorsque les agents de carrière sont payés, il doit y avoir la circulation de l'argent. C'est le contraire ici à Manono. Et chaque fois que ceux qui travaillent dans les mines ou encore dans les entreprises de sous-traitance, il n'y a pas d'impact positif dans la population, la situation demeure la même à cause du salaire insuffisant qui n'améliore pas les conditions des travailleurs”, a ajouté M. Kumwimba.
En attendant, la population attend le démarrage de l'exploitation de son lithium, ce minerai d'avenir qui sert à la fabrication des piles rechargeables. Il fait déjà l'objet de plusieurs procédures judiciaires entre l'entreprise Australienne AVZ et la Cominiere, l'entreprise publique congolaise.
José Mukendi, à Manono