RDC-M23: à Beni-Butembo émerge l’idée de s'opposer aux accords politiques, rappelant que les précédents n'ont pas pu ramener la paix

Les rebelles du M23 dans la ville de Bukavu
Les rebelles du M23 dans la ville de Bukavu

Dans le Grand-Nord-Kivu (Beni, Butembo et Lubero), la synergie des mouvements Mai-Mai Wazalendo dit s'opposer à tout dialogue politique avec l’AFC/M23 et leurs alliés rwandais. Dans une déclaration rendue publique mardi 29 avril et consultée par ACTUALITE.CD, ces groupes armés locaux alliés des FARDC dans le combat contre les rebelles soutenus par le Rwanda rappelle que les précédents accords conclus avec les rébellions soutenues par les Etats étrangers n'ont pas aidé à ramener la paix dans l'Est de la RDC et ont plutôt, d'après eux, jeté les bases à un cycle de violence, affaibli l'État par l'intégration des intrus dans les forces de défense et ont consacré l'impunité des auteurs des crimes contre les populations locales.

« De l'AFDL au M23, en passant par le RCD et le CNDP, les dialogues avec les rébellions ont plutôt donné lieu à des accords consacrant une impunité totale des crimes graves commis contre les populations civiles, le démantèlement progressif des forces de sécurité à travers l'intégration collective des rebelles mêlés à leurs soutiens étrangers et l'accès non démocratique aux responsabilités politiques. Loin d'apporter la paix, ces accords ont alimenté un cycle de violence, affaibli l'État et légitimé la prise du pouvoir par les armes », déplorent les mouvements Wazalendo, dans une déclaration lue devant la presse à Butembo par Assa Mahamba, leur porte-parole.

Évoquant les démarches entreprises par le Qatar, les Etats Unis et les organisations régionales et sous-régionales africaines, les mouvements Wazalendo dénoncent que « toutes ces démarches se font non pas dans l'intérêt du peuple congolais mais plutôt pour celui de ceux qui veulent se passer en sauveurs ». Car, note la synergie des Wazalendo, ces discussions se font sans la participation de toutes les parties au conflit, notamment les Wazalendo.

« Notons l'absence, malgré tout leur engagement dans les opérations sur terrain, des patriotes Wazalendo à tous ces processus de dialogue ou de résolution pacifique du conflit. Cette exclusion vient confirmer le mépris de ceux-ci dans la recherche de la solution à ce conflit », déplorent les Wazalendo.

Ils interpellent les puissances étrangères qui mènent les méditations. « La RDC n'est pas une mine d'or ouverte à tous. La RDC appartient aux congolais. Les problèmes du Congo ne doivent pas constituer une occasion de profiter de leurs intérêts impérialistes », lit-on dans la déclaration.

En clair, les Wazalendo soutiennent une démarche militaire, en dépit des défaites encaissées. Ils se disent déterminés à rejoindre le corps de la Réserve armée de la défense (RAD), consacré par la politique nationale de la défense. Et ceux de Beni-Butembo-Lubero, ils veulent être formés par UPDF, l'armée ougandaise, qui a d'après eux, fait preuve de  discipline et de prouesse dans la traque contre les ADF dans la région. Les Wazalendo se disent mobilisés pour continuer à se battre pour la souveraineté du peuple congolais et la défense de l'intégrité territoriale de la RDC.

Claude Sengenya