Dans un contexte marqué par l'aggravation de la situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la RDC nécessitant des grosses dépenses financières au gouvernement, le Chef de l'État, Félix Tshisekedi, tient à la gestion "rigoureuse" des finances publiques. C'est dans ce cadre qu'il a décidé de relancer le contrôle a priori dit "patrouille financière" pilotée par l'Inspection Générale des Finances (IGF).
Selon la cellule de communication et presse de l'Inspection Générale des Finances (IGF), son directeur de cabinet Anthony Nkinzo Kamole l'a annoncé ce mardi 4 Mars 2025 lors d'une rencontre à Kinshasa avec les mandataires des établissements et entreprises de la République Démocratique du Congo.
"Sur instruction du Chef de l’Etat, le Directeur de Cabinet Anthony Nkinzo a annoncé ce mardi 4 mars 2025, devant tous les mandataires publics, le lancement des missions de contrôles a priori de l’IGF sur la chaîne de la dépense publique, les opérations de mobilisation des recettes publiques ainsi que certaines opérations des entreprises et établissements (Avantages des mandataires, acquisitions immobilières, marchés publics, paiements des fournisseurs et prestations, soins médicaux ainsi que missions à l’étranger)", renseigne la cellule de communication de l'Inspection Générale des Finances.
À la suite de sa redynamisation par le Chef de l'État Félix Tshisekedi et à la nomination de Jules Alingete Key à sa tête, ce service etait sorti des sentiers battus en apportant sa touche avec trois modes de contrôle qui sont le contrôle a priori, le contrôle concomitant et le contrôle a posteriori. Face au comportement des gestionnaires congolais habitués à la corruption et au détournement des fonds publics, avait souligné à l'époque Jules Alingete Key, le contrôle a priori s'est montré efficace pour mieux préserver et assurer la gestion efficiente et correcte des finances publiques en République Démocratique du Congo.
À titre indicatif, durant l'année 2023, la patrouille financière de l'Inspection Générale des Finances (IGF) a pu bénéficier aux entreprises et établissements publics la somme de 1,5 milliard de dollars de dépenses teintées d’irrégularités. Cette révélation est de Jules Alingete Key, chef de service à l'IGF, lors de son passage sur Top Congo FM, mercredi 14 février 2024.
La relance de la patrouille financière coïncide avec les récentes instructions du Chef de l'État à l'endroit des membres du gouvernement. Dans cette période charnière, le président Félix Tshisekedi a appelé l'ensemble de membres du gouvernement à faire preuve de responsabilités. Il leur a strictement interdit d'engager des actions allant à l'encontre des intérêts de la République.
"Le président de la République a engagé la première ministre et son directeur de cabinet à prendre des dispositions qui s'imposent pour que chaque membre du gouvernement continue à exercer ses fonctions avec rigueur et responsabilités dans la stricte observance des lois et règlements pour assurer la bonne marche des services publics et garantir les intérêts de la République des actes dont le président a fait mention concernent les actes des cessions de transfert ou d'aliénation d'activités de l''État, la signature précipitée d'arrêtés en cascade, l'engagement, la liquidation et les paiements inopinés fes dépenses publiques, les recrutements, la nomination, la promotion désordonnée des personnelles dans les entreprises du portefeuille de l'État, les établissements publics et autres structures étatiques", rapporte le compte rendu de la 33e réunion du Conseil des ministres.
Rappelons que l’Inspecteur Général des Finances- Chef de service Jules Alingete avait annoncé la fin des missions d’encadrements de l’Inspection Générale des Finances au sein des entreprises et établissements publics. Il l'a fait savoir lors d’une rencontre organisée jeudi 30 mai 2024 dans ses installations avec l’Association Nationale des établissements publics et entreprises du portefeuille (ANEP).
Cette décision, rapporte la cellule de communication de l'IGF, est motivée par le fait que les Inspecteurs des finances sont appelés à renforcer les dispositifs en rapport avec la mobilisation des recettes dans les régies financières afin d’accompagner le nouveau gouvernement dans la mobilisation de recettes.
Clément MUAMBA