Plusieurs habitants du territoire de Nyiragongo qui avaient fui la guerre du M23, sont de retour dans leurs milieux. Les sources humanitaires estiment à près de 90% des retournés qui reprennent progressivement les activités socioéconomiques. C’est le résultat de l'évaluation faite par une vingtaine d’ONG entre les12 et 14 février derniers dans les zones de retour dans trois aires de santé sur l’axe Kibumba-Buhumba.
« Il s’agit notamment des aires de santé de Kingarame et de Kasizi, dans le Groupement Kibumba et de Buhumba. Le rapport indique que près de 90% des déplacés de ces zones sont retournés. Le rapport note également un retour à la normale de la vie communautaire et une reprise graduelle des activités socio-économiques », indique un rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Cependant, de nombreux retournés dans les zones précitées ont retrouvé leurs champs et maisons occupés par des personnes inconnues.
« Plusieurs familles retournées, estimées à environ 44%, ont retrouvé leurs champs occupés et exploités par des personnes venues d’ailleurs, y compris par des membres de groupes armés. Au moins 10% des retournés ont trouvé leurs maisons occupées par d’autres personnes ; d’autres encore ont retrouvé leurs maisons complètement détruites. Cette situation souligne des risques de conflits fonciers ou de tensions communautaires à court terme », ajoute la même source.
Cette situation préoccupe étant donné que les retournés sont dans les besoins et doivent tout recommencer à zéro.
Le territoire de Nyiragongo comme d’autres entités dans la région sont sous occupation des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.
En décembre dernier, le Président congolais Félix Tshisekedi avait dénoncé le dépeuplement progressif de territoires stratégiques dans l’est du pays. Selon lui, ces zones sont ensuite repeuplées par des populations étrangères, une dynamique qu’il impute au Rwanda. « Cette dynamique soulève des enjeux majeurs en termes de souveraineté nationale, d’équilibre démographique et de cohésion sociale, nécessitant une réponse urgente et coordonnée », avait-il déclaré devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès au Palais du Peuple.