La Lucha condamne l’assassinat d’un de ses membres et 4 autres personnes au Sud-Kivu : “un acte de barbarie, perpétré par ceux qui cherchent à anéantir la paix et la justice”

Lucha Kananga

C’est avec un “immense chagrin et une profonde indignation” que le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) a annoncé la mort d’un de ses membres dénommé Byamungu Katema Pierre. Dans un communiqué rendu public ce jeudi 13 février, la Lucha exprime son exaspération et condamne avec véhémence cet acte qu’elle qualifie de barbare.

“ La LUCHA condamne avec véhémence cet acte de barbarie, perpétré par ceux qui cherchent à anéantir la paix et la justice. Nous exprimons notre soutien indéfectible et nos sincères condoléances aux familles des victimes et à tous les camarades de lutte affectés par cette terrible perte. Tout ceci n’aurait dû jamais arriver si nous avions des autorités responsables qui s’inquiétaient de la sécurité de sa population et agissaient en conséquence ”, peut-on lire dans ce communiqué parvenu à ACTUALITE.CD

Le décès de Pierre Byamungu est intervenu ce mercredi 12 février, dans le quartier de Buziralo, village de Muhongoza, dans le groupement de Mbinga-Sud, en chefferie de Buhavu, territoire de Kalehe, province du Sud-Kivu. A en croire la Lucha, il a succombé après avoir reçu une balle venant des rebelles du M23. Né à Buziralo en 1998, le défunt était étudiant à L1 à l’Institut Supérieur des Techniques et de Développement de Kalehe (ISTD Kalehe). Il avait rejoint la LUCHA en 2016 et s'était toujours illustré par son engagement sans faille pour un Congo libre, démocratique et juste.

“ L’assassinat de notre camarade et ses 4 compagnons à Kalehe s'inscrit dans cette logique de terreur visant celles et ceux qui dénoncent la guerre menée par le Rwanda et son bras armé, le M23 ”, affirme la Lucha.

Le mouvement citoyen souligne aussi que 4 autres personnes faisant partie du Conseil Local de la Jeunesse, une synergie d’organisations locales de jeunesse, ont été abattues. Il s’agit de Busime Namuhe Bolingo, Musaada Namuhe, Balole Hamuli et Daniel Kahamire.

“ Tout porte à croire que notre camarade et ses compagnons ont été pris pour cible en raison de leur militantisme pacifique. En effet, les 5 victimes faisaient partie d’un groupe de huit jeunes arrêtés par le M23 et forcés à transporter du matériel pour les rebelles. Seuls ceux qui sont engagés dans des organisations militantes locales ont été retenus par les rebelles puis exécutés à bout portant l’un après l’autre ”, explique la Lucha.

La Lucha n’est pas prête à abdiquer

Par conséquent, la Lucha exige des autorités congolaises et de la communauté internationale l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante et impartiale afin de faire toute la lumière sur ces assassinats, d’identifier et de poursuivre en justice les responsables de ces actes ainsi que de toutes les exactions commises contre les civils dans les zones occupées. 

“L’assassinat de notre camarade n’affaiblira en rien notre engagement à élever notre voix contre les injustices, les atteintes à la démocratie, le recourt aux armes et les agressions contre notre pays. Nous continuerons à nous mobiliser et à nous organiser pacifiquement afin de garantir que le Congo devienne un véritable État de droit, où règnent la justice sociale et la dignité humaine, et où aucun groupe rebelle ne pourra s’emparer du pouvoir en violation des lois congolaises”, ajoute le communiqué.

Le mouvement citoyen appelle également au respect des droits humains et du Droit International Humanitaire par toutes les parties au conflit, afin que les personnes ne participant pas aux hostilités, y compris les défenseurs des droits humains, ne soient pas prises pour cible. Aussi, réclame le mouvement citoyen, la mise en place de mesures sécuritaires, politiques et diplomatiques efficaces et rapides pour mettre fin aux affrontements, obtenir le retrait du M23 et de l’armée rwandaise des zones occupées, et s’assurer que les crimes commis par toutes les parties au conflit soient documentés et sanctionnés.

Suite à la situation sécuritaire persistante à Kalehe et Ihusi, les obsèques ne pourront s'organiser un de ces quatre. Cependant, des rassemblements pacifiques sont annoncés dans plusieurs villes du pays pour honorer leur mémoire, ainsi que celle de toutes les victimes de la guerre imposée à la RDC.

Alors que la ville de Goma est sous occupation des rebelles M23/AFC soutenus activement par le Rwanda, les mouvements citoyens sont dans le viseur de nouvelles autorités de la ville. Leurs activités ont été publiquement menacées par un des partisans rebelles la semaine dernière. Le mouvement citoyen ayant été nommément cité est Lutte pour le changement (Lucha), ce qui met la pression sur des voix critiques aux opérations menées par les rebelles.

Toutes les sociétés civiles et les journalistes ont été aussi mis en garde pour “se taire”. Ces menaces ont été proférées par un cadre de l’AFC qui serait le nommé Jean-Louis Kulu, promettant de créer des problèmes à ceux qu’on surprendra.

Kuzamba Mbuangu