RDC : Plus de 270 blessés soignés rien qu’en deux semaines par MSF à Minova et Numbi, certains patients contraints de fuir face à l’intensification des combats

Vue sur les paysages vallonnés de la zone de santé de Minova, dans la province du Sud-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo. Ph/Hugh Cunningham
Vue sur les paysages vallonnés de la zone de santé de Minova, dans la province du Sud-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo. Ph/Hugh Cunningham

Les affrontements armés qui se sont intensifiés depuis le début de l’année dans les territoires de Masisi (Nord-Kivu) et Kalehe (Sud-Kivu) ont gravement affecté la population civile et les activités médicales dans la région. En seulement deux semaines, Médecins Sans Frontières (MSF) a soigné plus de 270 blessés à l’hôpital général de référence (HGR) de Minova et au centre hospitalier (CH) de Numbi, au Sud-Kivu, selon un communiqué de l’organisation humanitaire.

« Entre le 3 et le 18 janvier, nos équipes ont pris en charge 270 blessés à Minova et Numbi. Mais depuis le 19 janvier, la situation sécuritaire s’est détériorée, contraignant la plupart des patients hospitalisés à Minova à fuir, suivant le déplacement massif de la population », a indiqué MSF. Les combats entre les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise (RDF), et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), accompagnées de milices locales Wazalendo, se poursuivent dans ces zones.

MSF a dû réduire ses activités dans les deux structures médicales qu’elle soutient à Minova et Numbi, tout en maintenant un appui minimal au personnel du ministère de la Santé. « Une partie de notre personnel a été évacuée de Kiniezire, où se situe la coordination des projets. Nous continuons de suivre de près l’évolution de la situation afin d’adapter nos réponses aux besoins des populations touchées », a ajouté l’organisation.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), au moins 113 blessés graves pris en charge à l’HGR de Minova ont été transférés à Goma pour des soins spécialisés. Ces victimes proviennent principalement des affrontements à Lumbishi et dans les aires de santé voisines. Les violences ont également causé des pertes humaines à Chebumba, où des explosions le 19 janvier ont tué deux adultes et blessé quatre enfants.

Les combats ont vidé plusieurs localités de leurs habitants, notamment Numbi, Chambombo, Chebumba, Shanje et Ziralo. La situation humanitaire, déjà précaire, est exacerbée par des restrictions d’accès et la destruction partielle des infrastructures sanitaires. L’acheminement de l’aide est également entravé par l’insécurité croissante.

Les autorités locales et les partenaires humanitaires soulignent l’urgence d’une réponse coordonnée pour répondre à l’afflux de déplacés et aux besoins médicaux croissants. « Nous avons besoin de ressources supplémentaires pour protéger les civils et soutenir les infrastructures de santé dans cette zone affectée par des années de conflit », a déclaré un responsable humanitaire basé à Goma.