Beni : psychose à Totolito au lendemain de l’attaque des ADF, plusieurs civils toujours en captivité

Un centre de santé incendié par les combattants ADF au village Masuku à Beni
Un centre de santé incendié par les combattants ADF au village Masuku à Beni

La localité de Totolito s’est réveillée ce mardi 3 décembre 2024 dans une désolation au lendemain d'une attaque meurtrière qui a causé au moins 10 morts au point kilométrique 20, sur la route Mbau-Kamango (territoire de Beni) au Nord-Kivu. Les activités socio-économiques tournent au ralenti, selon des sources locales. 

Un habitant de Totolito qui s’est confié à ACTUALITE.CD sollicite un renfort en dispositif sécuritaire pour faire face à toute éventualité en cette période de la grande saison de récolte du cacao. 

"C'est depuis longtemps qu'on lance un appel pour des dispositifs sécuritaires en mettant des positions militaires un peu partout. Il y a un couloir libre d'où viennent toujours ces assaillants. Il serait mieux qu'on élargisse les opérations militaires conjointes dans la zone. Le point kilométrique 20 est devenu un grenier pour plusieurs autres localités", plaide-t-il. 

Quelques habitants résistent encore dans le milieu, alors que d'autres se sont déplacés le lundi dernier, indique Muhindo Berco, autorité administrative locale. Ce responsable souligne que des otages demeurent toujours en captivité.

"Nous sommes encore au point kilométrique 20 avec quelques habitants. Les corps des victimes ont été enterrés lundi dans différentes localités dont Kamango, PK 20, Mbau et Oicha. Tout dépendait de leurs familles respectives. Toutefois, la fouille continue aux environs et des civils pris en otage sont encore entre les mains de leurs ravisseurs. Ce qui est sûr, il n'y a pas jusque-là le renforcement des dispositifs sécuritaires après l'attaque du lundi", indique-t-il. 

Aux dernières heures du dimanche dernier, les rebelles ADF ont surgi à Totolito où ils ont tué une dizaine de civils. La société civile a avancé un bilan provisoire de 14 morts, mais 11 corps étaient arrivés à la morgue de l'hôpital général d’Oicha, selon une source hospitalière. Les assaillants ont également incendié des maisons avant de se replier de l'entité.

Dieubon Mughenze