Changement de la constitution en RDC : pour le FCC, Félix Tshisekedi veut " liquider le consensus de Sun City grâce à un pseudo-référendum dont les résultats seront fabriqués dans ses officines"

Les cadres du FCC
Illustration. Les cadres du FCC lors d'une conférence de presse/Ph. ACTUALITE.CD

Dans son message intitulé : " ne pas être prêt à mourir pour défendre ses droits, c'est se faire complice de son bourreau !" et rendu public ce dimanche 27 octobre, le Front commun pour le Congo (FCC) dit avoir suivi avec indignation mais sans surprise l'annonce, par Félix Tshisekedi, depuis Kisangani (Tshopo), de sa décision de changer la Constitution de la République.

Le FCC note que cette décision témoigne, si besoin en est encore, de sa volonté manifeste, maintes fois démontrée, de remettre en question le pacte républicain issu du dialogue inter-congolais de Sun City, fruit de la sagesse de plusieurs centaines de compatriotes représentants tous les segments de la population, dont Etienne Tshisekedi en personne, qui en avait tous validé les termes en apposant, chacun, sa signature sur le communiqué final.

" Pour le FCC, par-delà les arguments fallacieux servis au peuple, le véritable objectif de ce projet de changement de Constitution est clair, à savoir l'instauration d'une présidence à vie omnipotente, par le déverrouillage des dispositions constitutionnelles intangibles, singulièrement celles relatives au nombre et à la durée des mandats présidentiels et aux prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées ", dit le FCC dans le communiqué signé par son coordonnateur Raymond Tshibanda.

Et de poursuivre :

" Après des violations délibérées et récurrentes de la Constitution et des lois de la République, et après la mascarade électorale de décembre 2023 dont les résultats, fruit d'une fraude d'ampleur inédite, en a fait un monarque absolu de fait, il s'agit pour le président Tshisekedi, de liquider ce qui reste du Consensus national de Sun City et partant tout contre-pouvoir et, grâce à un pseudo- référendum dont les résultats seront fabriqués dans ses officines, comme l'ont été ceux de sa prétendue réélection, se conférer, autant qu'à son régime liberticide et prédateur, un semblant de légitimité et de légalité".

Pour le FCC, il s'agit également d'une stratégie du régime en place d'échapper aux vrais problèmes de la population. Accepter de le laisser prospérer sur cette voie, note le FCC, serait cracher sur la mémoire de tous ceux qui ont milité pour l'avènement de l'actuelle constitution.

" Dernière machination politique, d'un pouvoir manipulateur à souhait, pour détourner l'attention de la population de son incapacité à assurer sa sécurité, à arrêter la diminution de son pouvoir d'achat, à payer régulièrement et à terme échu militaires, policiers, enseignants et professionnels de santé, ce projet de changement de Constitution qui, s'il passe, aura pour conséquence de dépouiller de toute légitimité l'ensemble des institutions du pays, ouvrant la voie à l'arbitraire et au chaos, est donc et c'est le plus grave, un danger pour la paix, l'unité et la stabilité du pays; une déclaration de guerre du Président Tshisekedi au peuple congolais ", a prévenu le FCC de Joseph Kabila Kabange.

Le débat sur la révision ou le changement de la constitution lancé par Félix Tshisekedi et le parti présidentiel continue de diviser l'environnement sociopolitique congolais. Du côté du pouvoir, l'on estime que certaines dispositions de l'actuelle constitution sont tombées caduques et nécessitent de changer ça et le chef de l'État a, lors de son séjour à Kisangani, annoncé la mise en place de la commission spéciale pour examiner la question dès l'année prochaine.

Au sein de l'opposition et certaines organisations de la société civile, ces arguments ne tiennent et accusent le régime de Félix Tshisekedi de vouloir s'éterniser au pouvoir au détriment de la volonté de la population. Pour Ensemble pour la République de Moïse Katumbi Chapwe, il s'agit là d'une preuve que le régime actuel est dans l'impossibilité de répondre aux préoccupations de la population mais en même temps veut se maintenir au pouvoir.

Clément MUAMBA