L'éducation à l'Égalité des Genres à Kinshasa : témoignages d'enseignants et d'élèves

Photo/ Actualité.cd
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Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, s'efforce d'intégrer l'éducation à l'égalité des genres dans des écoles. Pour mieux comprendre cette initiative, le Desk Femme d'Actualité.cd a rencontré des enseignants de différentes écoles et des élèves, afin de cerner comment cette éducation est mise en œuvre et quels sont les défis rencontrés au quotidien.

Clarisse Pole, enseignante dans une école primaire, souligne l'importance de commencer l'éducation à l'égalité dès le plus jeune âge. Selon elle, "il est important d’enseigner aux enfants que les garçons et les filles ont les mêmes droits et opportunités." Dans sa classe, elle utilise des activités ludiques pour aborder des thèmes tels que le respect mutuel et le partage des tâches.

Pour Norbert Wembo, professeur au lycée, la situation est différente. Il constate que, malgré des initiatives positives, "les stéréotypes de genre restent ancrés dans la société." Il évoque des projets d'échange et des débats en classe qui encouragent les élèves à réfléchir sur les rôles traditionnels assignés aux sexes.

De son côté, Émilie Ngoy, professeur d'éducation civique, plaide pour l’intégration des thématiques liées à l'égalité dans le programme scolaire. Elle déclare : "Intégrer ces sujets dans le programme permettrait de former des citoyens plus conscients et respectueux des droits de chacun. C'est essentiel pour un changement durable." Elle insiste également sur la nécessité de former des ateliers de sensibilisation pour les parents, afin qu'ils comprennent l'importance de l'égalité dès le plus jeune âge.

Marc Kasa, enseignant dans un lycée technique, souligne l'importance des ateliers de sensibilisation pour les parents. "Les parents sont souvent les premiers éducateurs, et leur implication est cruciale. En organisant des ateliers, nous pouvons les informer et les engager dans cette lutte pour l'égalité. Cela peut transformer les mentalités et favoriser un environnement propice à l'éducation égalitaire."

Les élèves, quant à eux, expriment des opinions variées sur l'éducation à l'égalité. Aminata Nzola, élève en quatrième année, affirme que "grâce aux discussions en classe, je comprends mieux les inégalités. Je pense que tout le monde devrait avoir les mêmes chances, peu importe leur sexe." En revanche, Samy Betu, un élève de la même classe, confie que certains de ses camarades ne prennent pas ces enseignements au sérieux, ce qui complique le processus d’intégration.

Les enseignants s’accordent à dire que l’un des principaux défis reste la résistance des parents et de la communauté. Lila Simba, enseignante dans une école primaire, indique : "Beaucoup de parents ont des idées préconçues sur le rôle des filles et des garçons. Nous devons souvent les sensibiliser pour qu’ils soutiennent nos initiatives."

Un autre défi majeur est le manque de ressources. Comme l'explique Jacques Owandjo, enseignant dans un établissement public : "nous avons besoin de matériel pédagogique adapté pour enseigner l'égalité des genres de manière efficace. Les programmes de formation des enseignants sur ce sujet sont également insuffisants."


 Nancy Clémence Tshimueneka