À Kole, l’un des six territoires de la province du Sankuru, la population vit sous la menace permanente des érosions qui gagnent du terrain chaque jour. À l’approche de la saison des pluies, les habitants, appuyés par la société civile locale, tirent la sonnette d’alarme face à une situation jugée critique. Infrastructures scolaires, centres de santé, habitations et même un tronçon de la Route Nationale n°1 sont aujourd’hui directement menacés.
« Nous constatons avec larmes aux yeux la disparition progressive des routes, des écoles et des maisons. La situation devient intenable, surtout avec la saison des pluies qui s’annonce. Nous interpellons les autorités, nationales et provinciales, pour qu'elles s'impliquent urgemment », a déclaré Frédéric Etshindo, président de la société civile révolutionnaire de Kole.
La société civile se mobilise, mais déplore une absence criante d'appui institutionnel. Selon elle, l’inaction des pouvoirs publics pourrait précipiter Kole dans une crise humanitaire, avec des centaines de familles contraintes à l’exode si rien n’est fait.
L’administrateur du territoire, François Ahoka, reconnaît la gravité de la situation. Face au manque de moyens logistiques et financiers, il a initié une collecte locale de fonds pour lancer des travaux de stabilisation, essentiellement manuels.
« À ce rythme, si rien ne change, Kole deviendra une cité sinistrée. Les routes vont disparaître, et des familles entières perdront leurs foyers », alerte-t-il.
Le phénomène d’érosion ne touche pas seulement Kole. D'autres territoires comme Lodja, Lomela, Katako, Lubefu, Lusamba, et même la ville de Lusambu sont également frappés, ce qui laisse craindre une catastrophe écologique et sociale à l’échelle provinciale.
Alors que les pluies approchent, les appels à l’aide se multiplient. La société civile, en première ligne, continue de plaider pour une intervention rapide, structurée et coordonnée des autorités afin de sauver ce qui peut encore l’être.
Michel Cyala