Lors du dialogue interactif renforcé sur la situation des droits humains en RDC mardi 8 octobre à Genève, le Haut Commissaire des Nations-Unies aux droits de l'homme, Volker Türk a exprimé ses inquiétudes face à la « détérioration » des conditions de détention dans les prisons à travers le pays. Selon lui, les détenus sont privés de droit de visite par leurs membres de famille. Particulièrement pour Kinshasa, après les tueries massives à la prison Makala suite à une tentative d’évasion le 2 septembre, cette instance de l’ONU dit avoir introduit plusieurs demandes auprès des autorités pour accéder à cette maison carcérale mais sans succès.
« Nous n'avons toujours pas eu accès à la prison de Makala malgré de nombreuses lettres adressées aux autorités compétentes. Nous n'avons pas non plus accès aux centres de détention gérés par l'agence de renseignement. Cependant, nous restons conscients de la nécessité urgente de remédier aux conditions inquiétantes dans les centres de détention en RDC", a indiqué Seif Magango, le porte-parole du Haut Commissaire aux droits de l'homme, Volker Türk pour l’Afrique.
A Makala, une cinquantaine de femmes ont été violées lors de la tentative d’évasion. Plusieurs organisations ont également émis le vœu d’entrer en contact avec les victimes pour leur apporter assistance.
Le Haut Commissaire a insisté et déclaré que « l'indépendance de son bureau dans la conduite des enquêtes est un moyen de soutenir la protection des droits de l'homme en RDC ».
« Dans les centres de détention gérés par les services de renseignements, en particulier, un certain nombre de détenus sont soumis à la torture et à d'autres mauvais traitements, y compris des violences sexuelles, et sont détenus dans des conditions désastreuses souvent sans accès à leurs familles et à leurs avocats », a souligné le Haut commissaire devant le conseil des droits de l’homme.
Le débat sur les conditions de détention en République Démocratique du Congo refait surface alors que Félix Tshisekedi à l'époque candidat Président de la République avait promis d'améliorer les conditions de détention et de fermer les cachots clandestins des services des renseignements. Dans la pratique, ces deux promesses peinent à se matérialiser s'il faudra se baser sur les conditions à la prison de Makala et des révélations de Jacky Ndala, ancien président de la ligue des jeunes de Ensemble pour la République. Selon ce dernier, lors de son arrestation dans les locaux de l'ANR, il a été violé par derrière. À la suite de ces révélations, des instructions ont été données par le ministre d'État, ministre de la justice et garde des aux services compétents pour l'ouverture des enquêtes.
Clément MUAMBA