Octobre rose : témoignage d'une patiente atteinte d’un cancer du sein

Photo/ droits tiers
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Chaque année, au mois d’octobre, de nombreux actions de sensibilisation au cancer du sein ont lieu de part le monde. C’est également l’occasion d’intensifier les efforts de recherche dans la lutte contre cette maladie et rappeler l’intérêt du dépistage . Le DeskFemme d’Actualite.cd a rencontré une patiente des cliniques universitaires de Kinshasa (CUK) pour discuter des défis quotidiens auxquels elle fait face, des effets de la maladie sur sa vie et de son parcours de traitement.

Pour préserver l’anonymat de la patiente, un nom d’emprunt a été utilisé.

Âgée de 37 ans, Anne Rosalie lutte contre cette maladie depuis un an. Elle évoque d’abord l'impact émotionnel du diagnostic. 

« Lorsque j’ai reçu le diagnostic, c’était un choc terrible. Au début, je ne voulais pas y croire. Une boule dans le sein, ce n'était pas quelque chose que j'imaginais pouvoir m'arriver. Malheureusement, les examens ont confirmé mes pires craintes : un cancer du sein. D'un coup, ma vie a basculé. J’ai été envahie par la peur, le doute et l’incertitude. J'avais peur de mourir, peur de perdre mes cheveux, peur de ne plus être la même femme ! Mais j’ai dû apprendre à vivre avec cela au fil du temps », confie-t-elle. « Les rendez-vous médicaux sont désormais une routine, mais l'angoisse de l'incertitude reste omniprésente. »

Anne Rosalie décrit des jours où l'énergie lui fait défaut, ce qui complique ses tâches ménagères et son rôle de mère. « Ma vie a basculé du jour au lendemain. Les traitements sont éprouvants, ils m’épuisent et les nausées sont fréquentes. Mon corps a subi de nombreux changements. La fatigue est omniprésente, j’ai des douleurs et je perds mes cheveux. Les allers-retours à l'hôpital... tout cela a profondément modifié mon quotidien. C’est difficile de garder le moral et d'accepter tout ceci, surtout quand on voit le regard des autres. Parfois, j'ai envie de tout lâcher, mais je me bats chaque jour pour mes enfants, pour ma famille », explique-t-elle.

Au-delà des effets physiques, elle évoque également l’impact psychologique de la maladie.

 « C’est une maladie qui isole. On a peur du regard des autres, on se sent différente. Mais grâce au soutien de ma famille et des soignants, je parviens à avancer. »

Anne Rosalie suit un protocole de chimiothérapie et de radiothérapie, coordonné par une équipe de médecins spécialisés aux Cliniques universitaires de kinshasa . Elle souligne l'importance du soutien de son entourage et des professionnels de santé.

 « Ce n'est pas facile, mais je sais que je suis entre de bonnes mains », assure-t-elle. « Les équipes médicales sont incroyables, vraiment compétentes et toujours à l’écoute. Elles me soutiennent tout au long de ce combat et me réconfortent à chaque fois. J’ai également la chance de bénéficier d’un accompagnement psychologique qui m’est d’une grande aide », raconte-t-elle.

Malgré les difficultés, elle reste positive et déterminée à poursuivre son traitement. Elle souhaite sensibiliser les femmes à l'importance du dépistage précoce et à l'accès aux soins. 

« Je veux que toutes les femmes dans ma situation sachent qu'elles ne sont pas seules et qu'il y a de l'espoir », affirme-t-elle. « Je veux leur dire de ne pas baisser les bras, mais de se battre, de se faire accompagner et de croire en la vie. Ne perdez jamais espoir, chères femmes. Chaque jour est une bataille, mais il y a des jours meilleurs. »

Elle insiste cependant sur l’importance de la prévention. « Il faut consulter régulièrement son médecin, pratiquer l’auto-examen et ne pas hésiter à signaler tout changement. La détection précoce est essentielle pour augmenter les chances de guérison. »

Anne Rosalie tient à remercier le personnel soignant des cliniques universitaires de Kinshasa pour leur accompagnement et leur soutien tout au long de son parcours. « Les médecins, les infirmières et les psychologues sont d'une grande aide », a-t-elle conclut.


Nancy Clémence Tshimueneka