La Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP) a publié un nouveau bilan alarmant sur les événements tragiques survenus à la prison centrale de Makala, dans la nuit du 1er au 2 septembre 2024. Le gouvernement congolais avait initialement annoncé 129 décès, des femmes violées et 58 blessés, selon les déclarations du vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Maître Jacquemin Shabani.
Toutefois, selon l'enquête menée par la FBCP sur place, le nombre de victimes pourrait être bien supérieur. L’organisation dénonce un écart dans les chiffres : l’effectif de la prison, qui était de 15 005 détenus au 1er septembre, est tombé à 13 009 détenus au 6 septembre, sans compter les 100 prisonniers transférés à la prison militaire de Ndolo. « Si nous soustrayons ces chiffres, cela laisse présager un nombre de morts supérieur aux 129 annoncés par le gouvernement », explique la FBCP dans son rapport.
La FBCP rapporte également que plus de 200 femmes sur les 320 détenues auraient été victimes de viols, perpétrés par des prisonniers et des détenus préventifs lors des violences. Face à ces éléments, l’organisation appelle à la mise en place d'une enquête internationale indépendante pour faire la lumière sur ce qu'elle qualifie de « carnage » et de « non-assistance à personne en danger ».
La FBCP soutient par ailleurs la décision du ministre d'État à la Justice, Constant Mutamba, de suspendre temporairement les transferts de détenus vers les prisons de Makala et Ndolo. Elle insiste sur la nécessité d'un désengorgement effectif et durable des prisons, tout en plaidant pour la construction de nouvelles maisons d'arrêt.
L'organisation exhorte également les autorités à rétablir l'accès des familles aux détenus, une question cruciale pour leur survie dans des conditions carcérales précaires.