Au moins 4 personnes ont été tuées, d'autres blessées, et de nombreux habitants se sont déplacés vers des villages voisins pour fuir les affrontements entre deux groupes miliciens en conflit de leadership dans le village de Muhuzi, situé dans le groupement de Kigogo, dans la chefferie de Lwindi, territoire de Mwenga, au Sud-Kivu.
Les affrontements ont débuté mardi dans cette région de la province du Sud-Kivu.
"Mercredi, un chef du nom de Kitwa Maja avait quitté son QG pour s'installer sur le terrain et avait appelé au dialogue. Alors qu'ils étaient en pleine réunion, ils ont soupçonné un membre du groupe de Rumo et lui ont tiré une balle. Aussitôt alertés, ses camarades ont échangé des tirs avec les autres. Sur place, il y a eu deux morts, un vieillard est également décédé, ainsi que le chef du village de Muhemezi, et plusieurs autres ont été blessés. Cette situation a créé la panique à Muhuzi", a déclaré un habitant du milieu.
"Maintenant, nous sommes à Mbanga, à plus ou moins 1h30 de Muhuzi Centre, à cause de ces affrontements. Mais jusqu'à présent, les habitants quittent Muhuzi et ses environs par crainte pour leurs vies", a ajouté un autre.
Différentes structures de la société civile, contactées, confirment les affrontements.
Pour ces structures, les dégâts sont énormes.
"Il y a eu des affrontements à Muhuzi, nous avons ramassé 4 corps et d'autres personnes sont encore recherchées", a le coordonnateur de la nouvelle dynamique de la société civile dans les Hauts plateaux de Mwenga.
"En raison de ces affrontements, on signale également plusieurs dégâts matériels et un mouvement massif de population de plus de 627 ménages, déversés dans les forêts et les villages voisins de Kashindaba, Kizuka, Burhinyi, Kadette et Ilowe", a expliqué Milenge Muhanyahengwa, de la société civile.
Joint par téléphone, le chef du groupement Kigogo, Kilande Kigogo, a confirmé la mort de 4 personnes, dont deux civils, victimes de cette barbarie.
"Il s'agit d'un conflit de leadership qui date de longtemps entre ces deux groupes, et c'est ce qui en est à l'origine. Malheureusement, le bilan fait état de deux Wazalendo du groupe Ruma tués, ainsi que deux civils, avec plusieurs dégâts matériels. Il y a aussi plus de 630 ménages éparpillés dans la forêt qui ont fui les affrontements", a expliqué Kilande Kigogo, chef du groupement de Kigogo.
Celui-ci plaide pour l'implication des autorités afin de restaurer l'autorité de l'État dans ces coins.
"Nous demandons aux autorités politico-militaires de jouer un rôle de réconciliation entre ces deux groupes, sinon le pire pourrait arriver", a ajouté Kilande Kigogo.
Des sources de la société civile ajoutent également que certains habitants fuyant ces affrontements se dirigent vers les villages de Kitoga, Rubuga et Kaziba.
Justin Mwamba