Les onze personnes arrêtées quelques jours après la mort mystérieuse d'un des gardes du corps du président de la République en avril dernier, continuent de croupir dans les geôles de l'Agence Nationale des Renseignements(ANR).
Après le ton levé fin juillet par l'ACAJ , un ONG de défense des droits humains qui exigeait leur libération, l'Association Africaine de Défense des Droits de l'Homme (ASADHO) regrette que Félix Tshisekedi ne tient pas son engagement de 2019, celui d'humaniser ce service d'intelligence, le débarrasser des pratiques violentes décriées sous le régime passé.
À travers son communiqué de presse parvenu à ACTUALITÉ.CD, cette structure regrette par ailleurs que durant six ans du règne de l'actuel président de la République, l'ANR ne se conforme pas aux pratiques démocratiques internationales d’un Etat de droit.
«L’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme, ASADHO en sigle, est vivement préoccupée par la non réalisation de l’engagement pris par le Président TSHISEKEDI d’humaniser l’ANR, en la débarrassant de toutes les pratiques violentes qui ont été décriées sous le régime de l’ancien Président Joseph KABILA. En 2019, alors qu’il venait de prendre ses fonctions en tant que Président de la République Démocratique du Congo, le Président TSHISEKEDI s’était engagé à moderniser et d’humaniser les services de sécurité et de renseignement.
Il est regrettable de constater que 6 ans après, l’ANR ne se conforme pas aux pratiques démocratiques internationales d’un Etat de droit et ses modes opératoires sont toujours marqués par la violation des droits fondamentaux reconnus aux citoyens», s'inquiète-t-elle.
Elle dit constater dans ce qu'elle appelle manque professionnalisation de l'ANR et de respect des droits de l'homme plusieurs dossiers dont celui de ces onze personnes, à qui on refuse même le contact avec leurs membres de famille ni avec leurs avocats, en violation flagrante de la constitution en son article 18.
Face à cette situation, l'ASADHO recommande au chef de l'État d'ordonner aux responsables de l’ANR de libérer immédiatement ces personnes ou de les transférer devant l’autorité judiciaire compétente pour présenter leurs moyens de défense ; de sanctionner les responsables de l’ANR qui arrêtent et détiennent les congolais en violation de la Constitution. Elle recommande aussi l'ANR, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, de s'abstenir de tout acide violation de droits humains reconnu aux personnes arrêtées et détenues dans ses locaux.
Samyr LUKOMBO