À la suite de l'arrêt de la Cour militaire Kinshasa/Gombe, siégeant en matière répressive au premier degré, condamnant Corneille Nangaa et consorts à la peine de mort, le ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a révélé qu'il s'agit du premier lot de "traîtres" de la République à être jugés pour complicité avec "les ennemis".
Selon ce membre du gouvernement, dans les prochains jours, d'autres personnalités seront invitées et auditionnées en vue de l'ouverture d'autres procès publics.
"Il y a donc beaucoup d'officiers et de politiques qui devront être invités, qui comparaîtront devant l'auditorat général ou l'auditorat supérieur ici à Kinshasa pour évidemment justifier de leurs accointances avec le régime sanguinaire de Kigali, mais aussi et surtout avec le groupe terroriste du M23-RDF-AFC. Donc, tous ceux qui, à l'exception de ceux qui se retrouveront dans les mailles de la justice, seront jugés. Nous devrons ouvrir d'autres procès publics pour que cela serve de leçon à tous ceux qui décident de trahir la République Démocratique du Congo. Il n'y aura plus de place pour les traîtres dans notre pays ", a prévenu Constant Mutamba devant la presse à l'issue de l'audience tenue jeudi 8 août 2024 à la prison militaire de Ndolo.
À la question de savoir si Joseph Kabila, récemment cité par le Chef de l'État Félix Tshisekedi comme un des membres de l'Alliance Fleuve Congo (AFC), sera également inclus dans la liste, Constant Mutamba a répondu :
" On ne sert pas la République en citant les noms des citoyens. Ici, nous parlons de tous ceux qui seront impliqués dans des cas de trahison, de participation à un mouvement insurrectionnel, ou dans la commission de crimes, notamment les crimes de guerre. Tous ceux qui sont en lien avec le Rwanda, le pays agresseur, ou avec le mouvement terroriste M23, devront être poursuivis par la justice militaire congolaise dans les jours qui viennent", a ajouté Constant Mutamba.
En date du 24 juillet 2024, la Cour militaire de Kinshasa/Gombe avait ouvert le procès public contre le chef du mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo (AFC), Corneille Nangaa. Vingt-quatre autres prévenus sont également poursuivis pour rébellion contre la République. Cinq prévenus ont comparu, tandis que les autres sont "en fuite". Lors de l'audience du lundi 29 juillet 2024, Vianney Kazarama, autrefois la voix du mouvement rebelle en 2012, a été ajouté à la liste des prévenus.
L'ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante, Corneille Nangaa, et ses co-accusés sont poursuivis pour des griefs tels que crime de guerre, participation à un groupe criminel, et enfin trahison. Ils sont accusés d’avoir créé un groupe armé, qui combat l'armée régulière aux côtés de l'armée rwandaise. Les 21 prévenus qui ne sont pas présents sont jugés "par défaut" (contumace).
Clément MUAMBA