Le procès du coup d’État manqué et de l’attaque de la résidence de Vital Kamerhe a repris hier devant le tribunal militaire de garnison de la Gombe, siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo. Cette session a mis en lumière la responsabilité des propriétaires et des agents de l’auberge Momo, où Christian Malanga, présenté comme le chef de bande, et ses compagnons ont séjourné lors de leur passage à Kinshasa.
Les employés de l’auberge ont été appelés à la barre. Ils ont tous déclaré ne pas avoir participé aux activités criminelles de Malanga, affirmant qu’il s’était présenté sous le nom de David. "Nous n’avions aucune idée de son véritable nom," ont-ils soutenu avec fermeté.
Le tribunal a ensuite interrogé Maguy Mata et son époux, les propriétaires de l’auberge, qui sont poursuivis pour association de malfaiteurs et financement du terrorisme. Le tribunal voulait comprendre comment ils n’ont pas soupçonné les activités de Malanga alors que des armes et des treillis militaires avaient été découverts sur les lieux.
Maguy Mata et son époux ont rejeté toutes les accusations. "Christian Malanga s’était présenté sous un faux nom," a insisté le mari. Il a nié tout contact direct avec Malanga, bien qu’il ait admis avoir échangé quelques messages WhatsApp avec lui, dans lesquels Malanga se plaignait de problèmes d’électricité. "Il se présentait comme un homme d’affaires dans le secteur minier du Kongo Central," a-t-il ajouté.
Le propriétaire a également déclaré qu’il n’avait jamais fourni de soutien matériel à Malanga et avait même refusé sa demande de louer un groupe électrogène. "Nous étions prêts à restituer l’argent," a-t-il précisé, affirmant leur innocence.
Toujours ce lundi, il y a eu également l’audition de Ruffin Nkiele Mbwela, un canadien d’origine congolaise, accusé d’être le convoyeur du taxi-bus ayant transporté certains des auteurs de l’attaque. Nkiele Mbwela, également poursuivi pour financement du terrorisme, aurait, selon le ministère public, fourni 900 USD à Malanga pour financer l’opération.
Nkiele Mbwela a nié ces accusations, admettant toutefois avoir porté un uniforme militaire lors de l’attaque du Palais de la Nation, mais sous contrainte. "J’ai été kidnappé," a-t-il affirmé, expliquant que son implication dans l’attaque était involontaire.
Après une journée intense d’interrogatoires et de témoignages, l’audience a été suspendue. Le tribunal militaire de garnison de la Gombe reprendra l’examen de cette affaire vendredi prochain.
Clément Muamba