L’instruction de l’affaire du coup d’Etat manqué et de l’attaque de la résidence de Vital Kamerhe, s’est poursuivie ce lundi 15 juillet 2024 devant le tribunal militaire de garnison de la Gombe, siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo. La juridiction militaire a interrogé le prévenu Nkiele Mbwela Ruffin, présenté comme celui qui a financé les transports des assaillants depuis la province du Kongo Central jusqu’à Kinshasa.
Ce prévenu a soutenu qu’il avait été kidnappé et contraint de participer au coup d’Etat. Le Ministère public, réagissant à ces déclarations, est revenu sur les différentes déclarations du prévenu lors de l’instruction pré juridictionnelle devant l’Officier de police judiciaire de l’état-major ainsi qu’à l’auditorat militaire. Relisant les PV, l’organe de la loi affirme que ce prévenu avait fait les mêmes itinéraires que Marcel Malanga et d’autres prévenus américains et qu’il avait donné un prêt de 500 dollars à Youssouf Ezangi, un autre prévenu, qui a loué les bus ayant transporté les assaillants. Toujours selon le ministère public, le prévenu avait donné de l’argent pour acheter de l’eau aux autres prévenus et qu’il était porteur d’armes et des tenues militaires lors de l’attaque.
Lors des audiences précédentes, la juridiction militaire a eu à interroger Marcel Malanga, fils de Christian Malanga ainsi que des prévenus comme Taylor Thomson, Benjamin Zalman, Jean-Jacques Wondo, le chauffeur et le convoyeur du bus ayant transporté les assaillants. Si certains prévenus ont affirmé avoir été contraints de participer à l’attaque du 19 mai 2024, JJ Wongo ne reconnaît nullement avoir été dans ce coup. Il réclame toujours sa remise en liberté ainsi que la restitution de ses biens confisqués, dont les téléphones et son ordinateur.
Pour le compte de la famille de Kevin Tamba constituée partie civile, c’est l’ami de ce dernier qui est intervenu. Kalala Ilunga a raconté les déroulements du meurtre de son ami, dont la voiture avait été volée par ceux qui avaient perpétré l’attaque.
Les 51 prévenus sont poursuivis pour terrorisme, détention illégale d’armes de guerre, tentative d’assassinat, association des malfaiteurs, meurtres, financement du terrorisme. Des infractions punissables jusqu’à la peine de mort, laquelle pourrait être exécutée en vertu de la levée du moratoire intervenue le 13 mars 2024.
Clément Muamba