RDC: 14 ans après l’assassinat de Chebeya et Bazana, les familles et ONGDH réclament un deuxième procès pour la comparution des hauts gradés militaires incriminés 

Floribert Chebeya/Ph. droits tiers

Les familles de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana assassinés le 1er juin 2010 continuent de réclamer justice. 14 ans après les faits, les proches de ces deux défenseurs des droits de l’homme veulent obtenir un deuxième procès dans cette affaire pour la comparution des de hauts gradés militaires incriminés.

A l’occasion de la commémoration de ce double assassinat, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains (partenariat de la Fédération internationale pour les droits humains - FIDH et de l’Organisation mondiale contre la torture - OMCT), l’Association africaine des droits de l’Homme (Asadho), le Groupe Lotus, la Ligue des électeurs et la Voix des sans-voix (VSV) appellent à l’ouverture du procès du général Zelwa Katanga dit Djadjidja et du général John Numbi. Ces organisations ont toujours considéré Jonh Numbi alors chef de la police, comme le commanditaire principal de l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana tandis que d’autres policiers sont également en attente de jugement.

Les organisations précitées demandent aux autorités congolaises « de disjoindre les poursuites contre les militaires et policiers inculpés dans cette affaire, afin que ceux qui sont déjà en détention préventive puissent être jugés en l’absence du général Numbi sur le territoire congolais ».

Elles rappellent aussi leur demande adressée au Chef de l’Etat « en vue d’obtenir la révocation des forces armées du général John Numbi ». « Celui-ci doit pouvoir, s’il est appréhendé, être poursuivi et comparaître devant les juridictions congolaises compétentes. En effet, à date, le général Numbi a quatre étoiles et aucun magistrat de la Haute cour militaire n’a un grade supérieur ou égal au sien, et ne peut donc le juger », insistent les organisations signataires.

Ce samedi, les membres des familles de deux défenseurs des droits de l’homme participent à une messe de requiem à Kinshasa. Les familles de Chebeya et Bazana vivent pour la plupart en exil en France ou au Canada.

Le corps de Floribert Chebeya avait été retrouvé le lendemain de son assassinat. Celui de Fidèle Bazana n’a jamais été retrouvé bien qu’il ait été officiellement déclaré mort en mars 2011.