RDC-arrestation d'Eric Nkuba: les Kinoises s'expriment

Photo/ Actualité.cd
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L'armée congolaise a annoncé le 5 avril dernier l'arrestation d'Eric Nkuba, conseiller stratégique et politique de Corneille Naanga, selon le porte-parole de l'armée, le général Sylvain Ekenge. Lors de sa présentation devant la presse, Eric Nkuba a, dans son interrogatoire, mentionné plusieurs personnalités qu'il qualifie de « contacts politiques internes » de l'AFC, dont l'ancien président Joseph Kabila, le député national Claudel Lubaya et Patient Sayiba (ex-DG de l'Ogefrem). Des révélations, jugées moins crédibles par certains Kinois rencontrés ce 08 avril 2024.


"Comment arrive-t-il à oublier les noms des personnes avec qui il a été en contact ? " S'interroge Rosie Meta, étudiante en droit de l'université de Kinshasa, qui appelle les autorités congolaises à revoir la manière dont elles gèrent et dirigent le pays.


Georgette Pende, assistante à la faculté d'économie, doute fort de ces déclarations.


"Une personnalité influente du mouvement, conseiller stratégique et politique de son rang, ne peut pas livrer avec cette vitesse ses complices ou contacts. C'est une histoire montée de toutes pièces pour incriminer ceux qui n'ont pas voulu rejoindre l'AFC ou encore moins subir les méfaits du régime Tshisekedi."


Croisée sur l'avenue de l'université dans la commune de Ngaba, Viviane Kole, étudiante en médecine à l'UPC, voit dans cette arrestation un piège tendu aux forces de sécurité congolaises pour permettre aux rebelles de peaufiner leurs stratégies afin de renverser le pays.


"Un conseiller stratégique devrait avoir la maîtrise du dossier et surtout de tous les noms de ses contacts. L'oubli et le tâtonnement révèlent la non-fiabilité de ses propos et prouvent que la liste de toutes les personnes incriminées était déjà préétablie. L'armée et la police ne doivent pas se fier à ces mensonges, mais rester aux aguets."

Pour Nolvie Nkita, femme maraichère, la présentation d'Eric Nkuba relève d'une manipulation politique, l'une des causes des échecs de l'armée sur le terrain.


"Ces accusations sont infondées et l'armée devrait exiger des preuves avant de venir nous présenter l'allié de Nangaa. » Le gouvernement et l'armée ne doivent pas se taper la poitrine parce qu'ils ont réussi à mettre la main sur un des complices de Corneille Nanga. Ils doivent plutôt fournir des efforts pour offrir à tous les Congolais des conditions de vie paisibles."

Thérèse Mwani et Joséphine Kahenga, vendeuses dans une boutique d'habillement au grand marché ZANDO, appellent à l'ouverture d'une enquête pour faire la lumière sur ce dossier. 


« Ces révélations troublantes sur l'implication des personnalités politiques dans l'insécurité qui sévit dans l'Est sont d'une gravité extrême et nécessitent l'ouverture d'une enquête judiciaire afin d'établir toute la lumière sur ce dossier » a soutenu Thérèse Mwani.

Cette enquête devrait normalement précéder la présentation médiatique d'Eric Nkuba, souligne Joséphine Kahenga.


"Toutes ces personnes citées devraient logiquement être arrêtées bien avant qu'elles n'officialisent leur rébellion, si la justice fonctionnait comme il le faut dans notre pays. » Malheureusement, l'Etat s'est transformé en un grand cirque chez nous."

Eveline Moshi, licenciée en informatique, appelle pour sa part à la mise en application effective de la peine de mort pour décourager toutes les personnes complices dans la guerre de l'Est.


"Ces révélations prouvent à suffisance que notre pays est infiltré en profondeur.  Il est donc urgent que la peine de mort soit appliquée pour exécuter tous les complices déjà arrêtés et démanteler leurs réseaux afin de décourager ceux qui aspirent à ces actes."

Selon une note de l'AFC, Eric Nkuba aurait été capturé à l'aéroport de Dar Es Salaam, en Tanzanie, alors qu'il se rendait vers une réunion. Il aurait par la suite été transféré à Kinshasa.

Nancy Clémence TSHIMUENEKA