Tshopo/élections du gouverneur et des sénateurs : le président de l’Assemblée provinciale appelle les députés provinciaux à un sens élevé de responsabilité

 A l’Assemblée provinciale de la Tshopo, la session de mars s'ouvre dans un contexte particulier. Pour Mathieu Kanga, président de l'Assemblée provinciale, "au niveau national, l'agression dont notre pays est victime de la part du Rwanda sous couvert du M23 ne cesse de faire des victimes jour après jour sous le regard indécis de la communauté internationale. J'encourage les forces armées et les services de sécurité pour le sacrifice consenti pour préserver l'intégrité du territoire national." 

Et d'ajouter :

« A niveau provincial, il y a lieu de dénoncer la résurgence des cas d'insécurité dans la ville de Kisangani. Le banditisme urbain prend de plus en plus des allures inquiétantes, avec des vols à main armée, des extorsions de la part des brebis galeuses des services de sécurité censées sécuriser la population. C'est une occasion pour moi d'engager l'exécutif provincial à plus de responsabilité afin d'éradiquer ce mal qui trouble la quiétude de la population ».

Dans son discours, Mathieu Kanga souligne qu'il y a lieu de porter un regard interrogatif sur le conflit Mbole et Lengola qui dure depuis trop longtemps. Cela entraîne des conséquences collatérales incalculables. Selon lui, il est temps de se regarder en face et de clarifier les choses. Cette question sera mise à l'ordre du jour au cours de cette session ordinaire et sera débattue sans tabous.

Pour le président de l'Assemblée provinciale de la Tshopo, "aucun cadeau, mot d'ordre, aucune somme d'argent ne doit prévaloir sur l'intérêt de la population et ne doit trahir la Tshopo. Les acteurs de la mobilisation des recettes et ceux de la chaîne de dépenses doivent bien faire leur travail. La Tshopo n'est pas une boutique, l'impunité a trop duré dans cette province, les auteurs de détournement des deniers publics seront traduits en justice," a-t-il indiqué dans son adresse du samedi 30 mars 2024 dans la salle de la plénière.

Abordant la situation sociale, le président de l'Assemblée provinciale a demandé à l'autorité provinciale présente à la cérémonie d'ouverture, malgré les urgences, de bien vouloir payer les arriérés de salaire pour les agents de la Direction Générale des Recettes de la Tshopo, les ministres provinciaux et l'Assemblée provinciale qui traversent des moments difficiles avec leurs familles pour la scolarisation de leurs enfants, la location de maisons et les soins médicaux en cas de maladie.

Sur la question des infrastructures, tout est à refaire à l'Assemblée provinciale : les bâtiments administratifs et la salle de la plénière sont vétustes. Les députés provinciaux ne bénéficient pas de frais d'installation et vivent dans des conditions difficiles. Actuellement, l'organe
16H00délibérant de la Tshopo ne dispose pas de parc automobile, aucun véhicule n'est visible pour la première institution de cette province. Le président n'a pas de véhicule officiel pour ses déplacements. 

Les députés provinciaux sont appelés au travail et à solliciter la contribution de la société civile, des scientifiques et des experts pour la production d'édits de qualité. Mathieu Kanga a rappelé aux députés provinciaux que la stabilité des institutions, son cheval de bataille, repose sur la responsabilité collective, le respect des textes légaux, une gestion orthodoxe des finances publiques et l'équité entre les droits et les devoirs de chacun.

Gabriel Makabu, à Kisangani