RDC: que pensent les kinoises de la levée du moratoire sur la peine de mort ? (Baladeur)

Photo/ Actualité.cd
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Le conseil supérieur de la défense a proposé le 05 février la levée du moratoire sur la peine de mort pour les militaires coupables de trahison en RDC. Le desk femme d'Actualités.cd a rencontré quelques Kinoises dans les rues pour avoir leurs avis à ce sujet.

Pour Epindu Julie, licenciée en Math info et cadre dans une entreprise de construction, cette proposition devrait être élargie à toute catégorie de Congolais qui se permettra de trahir la République pour des intérêts personnels.

"Dans le contexte actuel de notre pays, on a besoin de cette peine de mort pour imposer la loi à tous. » Si l'on doit adopter cette option, que ça ne soit pas seulement pour les militaires, mais aussi pour toute personne coupable de trahison, surtout les politiciens, les criminels économiques, les députés, gouverneurs et policiers. Et si possible, l'étendre jusqu'à la révocation du président en cas de traîtrise," a-t-elle soutenu.

Un avis que partage Nduta Nana, étudiante en médecine à l'Unikin, qui pense que la mesure pourra aider à restaurer la paix en RDC.

"C'est une très grande décision, mais impérieuse. Étant donné que notre armée est confrontée à une infiltration profonde, ça va dissuader les traîtres et permettre de mettre fin à l'insécurité dans l'Est et d'autres provinces du pays."

Wali Naomie, assistante à la faculté de psychologie et de sciences de l'éducation de l'Unikin salue aussi cette mesure tout en appelant à la médiatisation des procès des coupables de telles infractions afin d'établir les charges publiquement.

"Cette loi contribuera à diminuer la délinquance dans le pays. Et les procès doivent être télévisés pour se créer une opinion qui protégerait l'innocent. Ce n'est qu'après confirmation des charges à l'égard du coupable qu'on va procéder à son exécution."

De son côté, Clémence Mitongu, infirmière au centre hospitalier Mont Amba, estime que l'infiltration dans l'armée et dans les services de sécurité suffit pour valider cette proposition. 

"La haute trahison et l'atteinte à la sûreté de l'État doivent nous pousser à restaurer la peine de mort. » Dans l'état actuel, où la complicité, le marchandage et le népotisme caractérisent notre société, il est question de prendre des lois pour imposer la paix."

Cependant Divine Ntumba, étudiante en droits de l'UPC, pense qu'on doit réformer la justice pour faire respecter la constitution. 

Cette proposition ne sera pas la solution. Il nous faut une justice véritablement indépendante et à la hauteur de ses missions à tous les niveaux pour faire respecter la Constitution et rétablir un état de droit.

La mesure est également qualifiée d'illogique par Mbuli Nicole, étudiante à l'IFASIC, qui pense que la Constitution doit protéger la vie humaine et non la sacrifier. 

"Appliquer la peine de mort à notre époque, c'est aller à l'encontre de notre Constitution et même de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. On doit trouver d'autres sanctions et peines pour le cas de traîtrise et non pendre les coupables."

La levée du moratoire sur la peine de mort a été présentée par la ministre congolaise de la justice le 5 février au conseil des ministres sur suggestion des autorités sécuritaires.


Nancy Clémence Tshimueneka