La Licoco et d’autres organisations de la société civile congolaise réclament un audit des projets chinois : soupçons de détournement et surfacturation en RDC

Ph. ACTUALITE.CD

La Ligue congolaise de lutte contre la corruption (Licoco) et ses partenaires de la société civile ont exhorté ce jour à un examen approfondi des projets d'infrastructures financés par la Chine en République Démocratique du Congo (RDC), appelant à des mesures strictes contre la corruption qui gangrène ces initiatives.

Dans un document transmis à ACTUALITE.CD, ces organisations ont mis en lumière la nécessité pressante d'un audit technique exhaustif de tous les projets de transport bénéficiant des fonds chinois. Elles soulignent la prévalence de la corruption dans le pays, suggérant que les emprunts chinois n'ont pas eu l'impact escompté sur la vie des citoyens, étant parfois détournés par les élites dirigeantes.

Les déclarations de la Licoco et de ses partenaires insistent sur l'impératif d'un audit indépendant et de sanctions sévères à l'encontre des responsables impliqués dans les actes de corruption. Ils mettent en évidence des incohérences entre les statistiques officielles et la réalité sur le terrain, pointant du doigt des cas présumés de surfacturation et de détournement de fonds dans la construction d'infrastructures.

Parmi les exemples avancés, la Licoco et les ONG partenaires citent plusieurs projets routiers où des dépenses excessives ont été signalées, notamment la réhabilitation de la Route Lutendele, la construction et l'asphaltage de la route Lubumbashi Kasomeno, ainsi que la construction présumée de la route Bukavu-Nyangezi-Kamanyola et d'une route à Uvira.

Les organisations de la société civile pointent du doigt le détournement présumé de fonds dans ces projets, mentionnant des réalisations inexistantes malgré des budgets alloués substantiels. Ces allégations font écho aux conclusions antérieures de l'Inspection Générale des Finances publiées en mai 2023.

En outre, la Licoco et ses partenaires interrogent la réalisation effective de divers autres projets, tels que la construction du stade de Bukavu, l'usine de captage d'eau à Kamina, et le projet de fibre optique lancé en 2015, émettant des doutes sur l'utilisation des fonds chinois d'un montant de 123,6 millions USD pour ce dernier.

Dans l'attente de mesures concrètes, la société civile exhorte à la transparence et à la responsabilité pour garantir que les financements étrangers profitent réellement au développement du pays.