Kinshasa : la rue, lieu d’expression urbaine 

Photo d'illustration
Graffiti de Tata Nizoo sur un mur de Kinshasa

Partis des États-Unis dans les années 60, les arts urbains se sont répandus dans le monde portant l’esprit d’une réaction libre à l’environnement social et politique, et d’une dénonciation de la société. Les arts urbains regroupent toutes les formes d'art réalisées dans l'espace public, et englobe diverses techniques telles que le graffiti, la peinture murale, le trompe-l'œil, le pochoir, la mosaïque, le sticker, l'affichage et le collage, la réclame ou les installations comme le tricot urbain.

Considérés comme du vandalisme par certains, les arts urbains ont pris de l’ampleur à Kinshasa. Ils sont essentiellement pratiqués à des endroits publics, sur les rues et les murs. Les acteurs de ces arts tentent tant bien que mal de s’organiser dans la capitale pour s’exprimer autant d’autres artistes. Festival, rencontre, discussion, prestation ; les streets arts ont de plus plus d’adeptes dans différents coins, notamment des jeunes.

L’exemple probant est celui de la première édition du Kinshasa Urban Art Fest, un festival des arts urbains qui se tient le 1er et le 2 septembre prochain, avec pour thème : « la rue, lieu d’expression urbaine ». Les festivités se tiendront au centre culturel de Lemba. Organisé par le collectif des artistes des arts urbains Moyindo Tags, il est planifié pour recevoir tous les arts urbains dans une même activité, ce qui sera une première.

« Nous avons tout simplement voulu mettre toutes les disciplines urbaines dans un seul événement. Nous avons des festivals de danse à Kinshasa, nous avons des festivals de graffiti, de musiques urbaines et d'autres disciplines urbaines mais nous n’avons pas un festival qui réunit toutes ces disciplines urbaines. C’est dans ce but que nous avons choisi de créer cet événement y compris ceux qui sont dans les streets sports tels que le vélo ou le skateboard qui eux n’ont d'événement comme des rendez-vous annuels réguliers », a dit à ACTUALITÉ.CD, Tata Nizoo, artiste visuel, initiateur et promoteur du festival.

Affiche de la première édition de Kinshasa urban art fest

Cette activité se devra aussi de mettre la lumière sur les jeunes et de leur offrir un espace à ceux qui sont en manque d’activités. L’initiateur voit alors, en cette initiative, une vitrine culturelle pour vendre les artistes locaux et faire la promotion des arts urbains au pays.

« Je vois Kinshasa devenir, dans 5 ans, la capitale des arts urbains. Dans un temps record, j’ai vu naître des artistes qui se sont lancés dans cette discipline et de groupes qui s’organisent avec des maigres moyens pour essayer d’exercer cette passion. Nous, on va partager l’expérience avec eux et dans 3 ou 5 ans, Kinshasa sera une mine d’or des streets arts », a ajouté Tata Nizoo.

Parmi les arts urbains qui se démarquent, il y a le graffiti avec le festival Kin Graff qui se tient annuellement depuis 2013. Il réunit dans un premier temps les graffeurs dans les ateliers et conférences puis les autres artistes urbains pour la cérémonie de clôture. Parmi eux, ceux du hip-hop qui, du reste, fête ses 50 ans d’existence en 2023. La danse hip-hop a également fait partie des concours culturels retenus aux jeux de la francophonie à Kinshasa. Les Congolais avaient même remporté la médaille d’or de la catégorie.

Emmanuel Kuzamba