Le comité laïc de coordination (CLC) propose d'aller au dialogue avant les élections prévues en décembre. Face aux violations des droits humains, le prix Nobel de la Paix 2018, Denis Mukwege propose également aux Forces vives de la Nation une concertation afin de trouver des solutions idoines. A moins de 6 mois de la présidentielle, est-ce une proposition pertinente ? Le Desk Femme d'Actualite.cd a obtenu les réactions des leaders féminins de l'UDPS.
Toutes les sources ont requis l'anonymat car le parti n'a pas encore rendu public sa position.
"Je ne vois pas l'intérêt d'organiser un dialogue en ce moment", explique une des femmes contactées.
Et de poursuivre, "le Chef de l'Etat avait organisé des consultations bien avant que les animateurs de la Commission électorale Nationale Indépendante (CENI) ne soient mis en place. Il avait fait appel à toutes les parties prenantes. Mais certains ont choisi de ne pas y aller. Au moment où nous parlons clairement des élections, ils veulent retarder le train. Depuis l'entérinement des animateurs de la CENI, le Président Denis Kadima n'a cessé de consulter les acteurs sociaux et politiques. Ce qui voudrait dire que toutes les voix sont prises en compte. En tout cas, je ne vois pas l'intérêt de ce dialogue. Avançons avec ceux et celles qui sont disponibles".
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Si Madame X rappelle les différentes opportunités d'échanges organisées à la fois par Félix Tshisekedi et Denis Kadima, en lien avec les prochaines élections, Madame Y aborde plutôt la position radicale de l'UDPS en 2006, qui n'avait pas empêché la tenue des élections qui ont donné à Joseph Kabila son premier mandat constitutionnel.
"J'ai l'impression que les gens oublient vite. L'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) vient de l'opposition. Nous avons été dans l'opposition pendant 37 ans avant d'en arriver où nous sommes, voyez-vous ?", s'interroge-t-elle.
Et en 2006, renchérit-elle, "le président de notre parti avait donné l'instruction de ne pas aller aux élections. Toutes nos bases avaient observé ce mot d'ordre et le ciel n'est pas tombé sur la RDC. Les élections ont eu lieu sans nous. En 2011, nous avons contesté les résultats et cela n'a pas eu d'effet sur le pays. Nous sommes en 2023 et les élections auront lieu avec ceux qui sont prêts et disponibles".
Des ondes positives
Contrairement aux deux premières interventions, certaines femmes contactées ont soutenu l'idée d'un dialogue "à condition de ne pas perturber le processus".
"Nous sommes en démocratie. Le parti au pouvoir est un parti démocrate. Je pense que le Chef de l'Etat a toujours eu une oreille attentive. Privilégions cela. Si le Chef de L'Etat peut écouter les doléances, sans que cela n'impacte le cours du processus électoral, je souhaiterais qu'il le fasse. Au moins on aura évité la voie de la force", a dit Madame Z.
À une autre d'ajouter, "de toutes les façons, aucun processus électoral ne fait l'unanimité en RDC. Il y a toujours une partie qui s'oppose, une partie qui tire le drap de son côté. Il faut que les élections aient lieu dans le délai constitutionnel".
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Prisca Lokale