Le Comité Laïc de Coordination (CLC) promet de mettre à profit le séjour du Procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan en République Démocratique du Congo pour lui remettre le dossier déjà constitué sur les cas des risques de commission de crimes contre l'humanité dans le cadre du processus électoral en cours. D'après son porte-parole Me Hervé Diakiese, le décor est en train d'être planté pour un chaos électoral et un passage en force, au détriment de l'expression de la souveraineté du peuple congolais.
"Nous avons constaté que des actes qui persistent sont déjà constitutifs d'actes des crimes contre l'humanité qui relèvent de la compétence du procureur de la CPI. Il s'avère que nos propres autorités ont demandé à la Cour pénale internationale d'élargir ses investigations sur la situation de la République Démocratique du Congo, notamment aux cas qui se commettent dans les zones occupées par le M23. C'est une opportunité pour rappeler au Procureur de la CPI que dans les zones Ouest comme à Kwamouth et à l'intérieur même du territoire national d'autres cas documentés notamment avec le cas de Yumbi devraient avoir attiré son attention”, a indiqué le porte-parole du CLC.
En plus des cas précités, le CLC souhaite que les actes des violences enregistrés ces derniers jours en marge des activités politiques de l’opposition à Kinshasa puissent attirer l’attention de Karim Khan.
“Depuis les manifestations de l'opposition, certains signes inquiétants lorsque vous voyez des milices affiliés à un parti au pouvoir servant des supplétifs aux forces de l'ordre, se promener avec des machettes en connivence avec certaines forces de l'ordre et agresser des manifestants, cela ne peut vous rappeler que le tristement célèbre Imbonerakuwe, le tristement célèbre Interamwe qui sont déjà eux-mêmes connus sur la scène du droit pénal international comme des auteurs de génocide et des actes des crimes contre l'humanité. Donc avant qu'il ne soit trop tard nous avons documenté les exactions qui ont été commises, les milices avec des machettes et les communiqués de dénonciation qui ont été faites sur leur comportement et qui malheureusement n'ont toujours pas eu une réponse appropriée au niveau national", a expliqué M. Diakiese.
Le débat politique en République Démocratique du Congo reste dominé par les actions des leaders politiques de l'opposition qui protestent contre l'actuel processus électoral tel que mené par la Commission électorale nationale indépendante. Pour ces opposants, l'actuelle CENI fait tout pour planifier et garantir un second mandat à Félix Tshisekedi qui d'après eux, a échoué dans sa gouvernance.
Les différentes manifestations organisées à Kinshasa tout comme à l'intérieur du pays n'ont pas été autorisées par les autorités. Les opposants disent constater que les violations graves des droits et les restrictions des libertés des citoyens se multiplient et prennent à témoin la communauté internationale “sur les dérives dictatoriales du régime de M. Tshisekedi”. Ils appellent la population “à résister et à exercer une vigilance citoyenne”.
Les quatre candidats s’engagent à demeurer solidaires dans l’unité d’idées et d’actions pour “faire aboutir la lutte du peuple congolais pour un véritable État de droit”. Ils lancent également l’appel à la société civile et annoncent une série d’actions pour “faire aboutir leurs revendications”. Leur première activité de grande "envergure" était la marche du 20 mai dernier, qui avait pour but de dénoncer “l'insécurité grandissante, la vie chère et la misère du peuple, le processus électoral chaotique”.
Clément MUAMBA