Comme en 2018, le Comité Laïc de Coordination (CLC) entend jouer une fois de plus un rôle de premier plan pour la tenue des élections générales crédibles, transparentes et apaisées prévues fin décembre de cette année. Alors que de plus en plus des voix s’élèvent pour décrier les restrictions de l’espace politique à l’approche des élections, le CLC lance un appel à l’endroit des partenaires au développement de la RDC à mettre en place des mécanismes de sanctions contre les autorités qui jouent les rôles pour entraver la démocratie et le processus électoral.
"Le CLC va se mobiliser auprès de tous les partenaires au développement et au processus électoral particulièrement ceux qui ont rendu public leurs communiqués d'indignation face à la répression disproportionnée ayant émaillé la journée du 20 mai 2023. Il s'agit cette fois de ne pas se limiter qu’aux communiqués d'indignation, mais déjà de mettre en place des mécanismes de sanctions de toutes les autorités dont le rôle néfaste constitue clairement une entrave à la démocratie et au processus électoral”, dit le CLC dans une déclaration lue ce mercredi 31 par Me Hervé Diakiese, porte-parole du CLC.
Plusieurs organisations internationales et des personnalités ont été choqués par l’ampleur des violences qui ont émaillé la manifestation de l’opposition qui a été réprimée par les forces de l’ordre et de sécurité.
"Le moment est venu d'administrer, des sanctions sévères et d'intenter actions pénales pour ceux qui créent des milices ou les arment de machettes, en profitant de l'impunité du pouvoir. Le moment est venu de se mobiliser pour faire sanctionner ceux qui profitent de leur position dans la chaîne électorale pour confisquer la souveraineté de tout un peuple afin de lui imposer des résultats truqués et tronqués qui leur soient favorables”, a ajouté le CLC.
Cette structure de l’Eglise catholique promet de “veiller scrupuleusement sur les débats parlementaires pour l'attribution des sièges, ayant en esprit que plusieurs compatriotes n'ont pas pu s'enrôler du fait de l'instrumentalisation des conflits communautaires et risquent de se voir imposer, de manière arbitraire, des sièges ne correspondant nullement au poids démographique de leurs entités".
Le CLC demande au peuple congolais de ne pas céder au découragement ni à la fatalité. "L'heure de bannir la peur et de se prendre en charge est arrivée. Personne, quelle que soit la fonction occupée dans notre pays, ne peut à nouveau usurper le droit souverain du peuple à désigner ses dirigeants, ni à truquer les résultats", martèle le CLC.
Le gouvernement a adopté lors de la dernière réunion du Conseil des ministres le projet de loi sur la répartition des sièges. Ce texte élaboré par la CENI a reconduit les sièges des territoires de Masisi et Rutshuru tels prévus dans les élections passées. À l'heure actuelle, il est déjà sous examen au niveau de l'Assemblée nationale en vue de son adoption avant de l'envoyer au Sénat pour la seconde lecture.
Ce fichier électoral a été déclaré fiable par les experts recrutés par la commission électorale nationale indépendante après le refus de l'OIF. La démarche de la CENI a été contestée par les acteurs de la société civile et d'autres acteurs politiques. Selon le calendrier de la CENI, ce texte doit être promulgué d’ici le 15 juin 2023.
Clément MUAMBA