Félix Tshisekedi: « Cette police, pas très au fait, a été poussée à bout par une meute de gens qui ont été embrigadés et payés et peut-être drogués pour provoquer et agresser les policiers» 

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Éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC). Ph. Actualite.cd

Félix Tshisekedi a eu des mots très durs à l’endroit tant des manifestants que des agents de l’ordre. En séjour en Chine, il a commenté devant les membres de la communauté congolaise les derniers évènements politiques. Son diagnostic est sans filtre: « C’est vrai que dans leur intervention, il y a eu des excès. Cependant, vous devez aussi comprendre que nous avons une police, qui pendant 18 ans, a été vidée de sa substance. On recrutait des jeunes gens qu’on habillait en uniformes, mais sans formations, sans rien. Ils étaient envoyés au casse-pipe pour faire des victimes et terroriser la population ».

Avec des termes parfois légers, il s’est cependant engagé à en faire davantage pour doter le pays d’une police professionnelle.

« Nous avons hérité de ces gens que nous essayons maintenant de recadrer. Nous essayons de renforcer leurs capacités. L’académie de police qui était à l’abandon, don de l’Union européenne, est en train d’être relancée grâce au partenariat avec les amis des Émirats arabes unis.

Face à la communauté congolaise, il ne s’est pas défilé quand il s’agissait de s’attaquer aux organisateurs de la manifestation: « Cette police, pas très au fait, a été poussée à bout par une meute de gens qui ont été embrigadés et payés et peut-être drogués pour provoquer et agresser la police ». 

Et d’ajouter: 

« Finalement, nous avons 27 agents de l’ordre blessé. Certains ont été laissés pour mort. J’ai été les visiter et j’en sais quelque chose. Dans ces échanges malheureusement, la Police ne s’est pas contenue. Elle a parfois posé des actes exagérés, disproportionnés, notamment cette image de ce jeune homme de 12 ans que j’ai aussi rencontré. C’est vrai qu’on peut se poser la question sur ce qu’il faisait là, à cet âge ».

Concernant le comportement de la Police, le député national Ados Ndombasi avait déposé mercredi au bureau de l’Assemblée nationale la lettre sur la « question orale avec débat sur les actes de barbarie commis par la police lors de la marche du 20 mai 2023 ». L’élu vise Peter Kazadi Kankonde, vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières.