RDC-Butembo: deux morts et des blessés dans la répression d’une manifestation politique interdite 

Monument Historique au coeur de Butembo/Ph ACTUALITE.CD

Deux civils ont trouvé la mort  et d'autres blessés à la suite de la répression policière contre des partisans du député Mbindule Mitono qui s'apprêtaient à participer au meeting de leur leader arrivé mercredi 22 février dernier à Butembo. Ces incidents ont vécu au rond-point VGH où le député voulait forcer la tenue de son meeting interdit par le maire policier de Butembo.

Alors que le député approchait le lieu, les agents de l'ordre ont tiré des coups de feu pour disperser le public.

Mercredi soir, le député Mbindule Mitono a confirmé à ACTUALITE.CD qu'un civil a été atteint par une balle et est mort sur le champ, alors que des dizaines d'autres ont, d'après lui, été blessés.

"Des militaires, policiers et une milice armée, notamment des civils qui portaient des armes, ont tiré sur nous. C'est moi qu'ils visaient. Heureusement, Dieu m'a protégé. Mais un civil est mort d'une balle et plusieurs blessés. Le commandant des FARDC sur l'axe sud est venu arrêter ces militaires et policiers", indique-t-il.

Jeudi, des sources sanitaires à l'hôpital de Matanda où ont été conduites les victimes a évoqué à ACTUALITE.CD un bilan de deux personnes tuées et deux blessés. 

"De façon globale, on a reçu un militaire (blessé) et trois civils dont deux décès", confient les sources. 

Jusque jeudi, aucune autorité n'a souhaité réagir à cette affaire.

En provenance de Kinshasa, le député Mbindule Mitono qui dit être en vacances parlementaires, a fait un escale à Mushaki (Masisi) sur la ligne des fronts où l'armée congolaise combat les rebelles du M23. Il s'apprêtait à faire son témoignage en plein meeting. Mais depuis mardi soir, les agents de l'ordre ont sommé les proches du député Mbindule à démonter la tribune qui était en pleine érection à la place VGH, évoquant la décision de l'autorité urbaine d'interdire la tenue du meeting pour des raisons non élucidées. 

Le député Mbindule Mitono dénonce une “main noire” derrière cette manœuvre.

"Faux, mon meeting n'a pas été interdit. A mon arrivée, ils ont trompé qu'il a été interdit par Kinshasa. Mais j'ai immédiatement appelé les autorités (à Kinshasa), elles ont dit que notre meeting n'a pas été interdit et qu'il devrait se tenir. J'ai appelé le gouverneur militaire du Nord-Kivu, il ne prenait pas. Je pense qu'il y a des gens qui sont contre mes positions qui sont à la manœuvre. Récemment j'ai été dans un parti (l'UNC, ndlr) où le chef voulait qu'on négocie avec le M23, ce que j'ai toujours dénoncé.  Je crois qu'ils ont su que je reviens de la ligne de fronts, à Mushaki (Masisi) et que je devrais avoir des choses à dire aux habitants", dénonce-t-il. 

Mais le député Mbindule Mitono dit être déterminé à tenir son meeting pour échanger avec sa base dans une ville où il a été le meilleur élu aux législatives nationales de 2019. 

Claude Sengenya