Les femmes leaders du Nord-Kivu haussent le ton face à la énième agression à laquelle fait face la RDC de la part du Rwanda, sous couvert du M23. Du 10 au 11 novembre, elles ont analysé la signature des accords entre le gouvernement et différents groupes armés, de 1999 à nos jours. Elles déplorent leur non implication dans tous les processus de paix, à l'instar de celui de Nairobi qui est en cours.
Leur constat est sans appel «plusieurs accords de paix ont été signés par le gouvernement congolais, mais il ressort que ces accords ne sont pas évalués en amont et en aval, certains engagements dans les accords sont réalisés mais taillé sur mesure de certaines parties prenantes, les accords sont signés sans concertation de la population,tous les accords donnent des obligations au gouvernement congolais » lit-on dans une déclaration faite à l'issue de l'atelier.
Ces femmes, toujours victimes des guerres et conflits armés à répétition dans l'Est du pays, recommandent au gouvernement congolais d'analyser sans complaisance tous les accords déjà signés et à toujours consulter la population avant d’envisager la signature d'un quelconque autre accord.
« Nous demandons au gouvernement de consulter les structures d’encadrement de la population, d'appliquer le principe de réciprocité par les parties prenantes et de créer un mécanisme d’information de la population congolaise avant la signature d’un quelconque accord afin de sonder l’opinion nationale et orienter les experts »
Et d'ajouter : « que les auteurs des crimes des guerres, d’actes de génocide et contre l’humanité soient jugés dans le pays où le crime a été commis, tenir compte de la participation et inclusion de la composante femme dans le processus de paix à tous les niveaux ainsi que de prévoir des sanctions pouvant être appliquées en cas de non-respect des engagements pris par les Etats signataires ».
Le Kenya est impliqué dans le processus de paix dans l’Est congolais. Nairobi a servi de cadre aux rencontres des chefs d’Etat de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est axées sur cette question. Ce pays a envoyé ce samedi 13 novembre, la première vague de ses troupes dans la province du Nord-Kivu dans le cadre de la force régionale de l’EAC.
Jonathan Kombi, à Goma