Des femmes congolaises, toutes tendances confondues ont organisé une rencontre au siège du Cadre Permanent de Concertation de la Femme Congolaise (CAFCO) le 11 novembre. Dans une déclaration parvenue à ACTUALITE.CD, elles dénoncent la vulnérabilité dans laquelle elles vivent suite à une situation d’insécurité grandissante depuis trois décennies qui ne leur assure pas les droits économiques, sociaux et culturels.
« La République Démocratique du Congo est confrontée à une instabilité due aux attaques des groupes armés, forces négatives, mouvements terroristes, soutenus par ses pays voisins. Cette recrudescence d'insécurité entraîne des violations massives des droits humains en général et ceux des femmes et des enfants en particulier, notamment plus ou moins 12 millions de morts, des survivantes des violences sexuelles, déplacés internes et externes (réfugiés) des populations civiles. (…) Actuellement, une partie de la province du Nord-Kivu est sous le contrôle des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Les populations de cette zone Est sont obligées de fuir les affrontements entre les forces loyalistes et ce mouvement rebelle, certaines ont trouvé la mort, et d'autres passent la nuit à la belle étoile, exposés aux différentes épidémies dont les maladies respiratoires, choléra, rougeole et autres », peut-on lire dans ce document.
Une situation similaire à Kwamouth
Les organisations des femmes mentionnent que la même situation d’insécurité est répercutée dans d'autres parties de le pays, « précisément dans les provinces du Kasaï, Kwango, Kwilu et Mai-Ndombe (Kwamouth) avec le même mode opératoire, propageant cette prophylaxie criminelle avec les mêmes conséquences ».
Et de poursuivre, « face à cette situation, les femmes congolaises dénoncent le silence complice de la communauté régionale et internationale ainsi que leur diplomatie non efficiente étant donné que les relations entre les pays sont régies par un certain nombre de principes notamment le principe d'inviolabilité du territoire national ».
La RDC a suffisamment fourni d'efforts de paix
Que ce soit au niveau national, régional et international, qu'il s'agisse de l'Accord du 23 mars 2009, Accord Cadre d'Addis Abeba, mais aussi des résolutions des Nations Unies et la Justice transitionnelle, les organisations des femmes estiment que " la RDC a suffisamment fourni d'efforts de paix. Malheureusement, ces efforts n'ont pas été respectés par ses pairs".
Au regard de ce qui précède, les organisations "dénoncent avec la dernière énergie l'agression rwandaise qui continue de semer la désolation au sein de la communauté avec ses corollaires, réaffirment leur attachement à la mère patrie, aux Forces armées de la RDC, au Chef de l'état, et demande à la communauté internationale de s'impliquer. Au Conseil de sécurité des Nations Unies, elles recommandent de prendre une résolution mettant en place le Tribunal international pour la RDC en vue d'y obtenir des sanctions à l'égard du Rwanda".
Par ailleurs, les organisations recommandent à l'Union Africaine de mettre en application le Pacte de non agression et le retrait immédiat des forces rwandaises sur le sol congolais.
Prisca Lokale