Etat de siège : rejetant la thèse d'un échec, Patrick Muyaya soutient que cette mesure a permis d'avoir une meilleure compréhension du problème et couper beaucoup de réseaux de trafics

Evaluation de l'état de siège
Evaluation de l'état de siège

Interrogé sur l'avenir des opérations conjointes FARDC-UPDF à la suite des tueries des civils jeudi dernier dans la localité de Maboya à Beni au Nord-Kivu, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a fait savoir que la détermination des Chefs d'État Félix Tshisekedi et Yoweri Museveni reste intact pour lutter contre les ADF considérés comme des forces terroristes.

Sur le plateau de TV5, Patrick Muyaya a exprimé sa solidarité et sa sympathie à l'endroit des familles des victimes de cette nouvelle attaque.

" D'abord, j'aimerais dire le sentiment de compassion et de solidarité du gouvernement de la République, et du Président de la République à toutes ces familles qui ont été victimes non pas des rebelles mais des terroristes des ADF parce que c'est un mouvement terroriste qui est reconnu mondialement et à ces jours les opérations conjointes continuent avec les Forces Armées Ougandaises, vous savez que les zones opérationnelles sont des zones montagneuses à la végétation et à la géographie quelque peu difficile mais c'est le sens des opérations qui sont en cours, la détermination reste au plus haut sommet entre les deux dirigeants ( Museveni et Tshisekedi) pour fixer ces terroristes et ce qui se passe actuellement ", a déclaré Patrick Muyaya vendredi 21 octobre.

S'agissant de la question sur l'échec de l'état de siège qui n'a pas pu arrêter la violence près de 17 mois après sa proclamation, le ministre de la communication et médias dit voir les choses d'une autre manière. Il a rappelé que cette violence dure depuis plus de 20 ans et a évoqué des dispositions prises par le gouvernement pour faire monter en puissance les FARDC.

" On ne peut pas parler de l'échec de l'état de siège dans la mesure où cet état de violence dont on parle dure depuis près 25 ans peu après le génocide Rwandais et donc ce n'est pas en 6 mois ou en 17 mois qu'on règle finalement tout le problème. Mais aujourd'hui l'état de siège nous a permis d'avoir une meilleure compréhension du problème parce que parallèlement aux efforts militaires qui sont faits, il y a beaucoup de réseaux de trafics qui ont été coupés et sur la sortie de l'état de siège, le Président de la République a déjà discuté des préalables pour une table ronde qui se fera avec les députés et toutes les forces qui composent les deux provinces sous état de siège pour voir dans quelle mesure nous pouvons sortir" a-t-il expliqué.

Et de poursuivre :

" Et bien au-delà il y a des demandes qui ont été faites par ces différentes communautés notamment le changement du commandement militaire, au moment où je vous parle il y a un nouveau chef d'État major général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, tout le haut commandement militaire a été renouvelé, les efforts sont en cours notamment à travers une loi de programmation militaire pour que les forces armées de la République Démocratique du Congo reprennent leur plein potentiel pour restaurer la sécurité dans cette partie du pays, nous y arriverons sous la houlette du Président Félix-Antoine Tshisekedi ". 

Rappelons-le, les médecins de Beni ville et territoire annoncent une grève générale dans toutes les structures sanitaires à partir de ce lundi 24 octobre. La décision a été prise par une vingtaine de représentants de médecins de tous les axes de Beni qui se sont réunis ce vendredi 21 octobre en ville de Beni.

La grève va durer trois jours et consiste à manifester leur mécontentement après l’attaque meurtrière enregistrée jeudi dans la localité de Maboya, au cours de laquelle un médecin a été calciné dans une structure sanitaire incendiée par les rebelles. Il fait aussi savoir que la grève ne concerne que les médecins mais les structures sanitaires seront opérationnelles et les infirmiers continueront à prester et ce, avant la réunion d’évaluation de leur mesure qui aura lieu jeudi prochain.

Tout au long de cette semaine, Deux structures sanitaires ont été ciblées par une attaque des combattants ADF, jeudi dernier dans la localité de Maboya. Le centre de santé de Maboya, la plus grande structure de la place a été de fond en comble pillé puis incendié. Un malade et le médecin directeur ont été calcinés aux côtés de 5 personnes tuées.

Clément MUAMBA