Goma : à la clôture de sa mission d’évaluation de l’état de siège, Sama Lukonde appelle à la conjugaison d'efforts en vue de libérer Bunagana

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Photo d'illustration

Le Premier ministre congolais, Jean Michel Sama Lukonde a clôturé, tard dans la nuit de ce vendredi 23 septembre la mission d’évaluation de l’état de siège qui l'a, respectivement conduit à Bunia (Ituri) et à Goma (Nord-Kivu). 

Partout dans ces deux provinces, le chef du gouvernement a eu des échanges avec diverses couches socio-politiques. À Goma, par exemple, il s'est entretenu avec les acteurs de la société civile, les militants des mouvements citoyens, les députés provinciaux et nationaux ainsi que les sénateurs, élus de la région. Il a eu aussi des échanges avec les représentants de la MONUSCO et du monde humanitaire. 

Les revendications de la plupart des interlocuteurs de Sama Lukonde ont tourné autour de l'exigence du départ de la MONUSCO, la levée de l’état de siège et la libération de Bunagana. 

« Nous avons eu récemment, dans le cadre des revendications demandant le départ de la MONUSCO, à regretter et déplorer des morts. Nous ne voulons plus voir cela arriver. C'était vraiment une demande de responsabilité pour qu'on s'assure que nous épargnons les vies. Nous sommes déjà dans une situation difficile. Il faut concentrer nos forces là où nous avons véritablement ces forces négatives, cette agression que nous avons qui est activée par le Rwanda, c'est là que nous devons mettre l'énergie » a dit Sama Lukonde. 

D’autres questions qui préoccupent la population, notamment la sécurité, le banditisme et le couvre-feu qui part de 20h à 5h du matin pour les motos et de 22h à 5h du matin pour les véhicules, ont également été au menu des échanges entre le chef du gouvernement et ses interlocuteurs. 

Au sujet du couvre-feu, il a été demandé au Gouverneur militaire d’évaluer son efficacité, eu égard aux nombreuses plaintes des populations au sujet des tracasseries. 

« Nous devons nous assurer avec les autorités militaires que nous puissions mettre fin à toutes ces questions, surtout des questions des tracasseries qui ont été mentionnées. Nous estimons que nous, en tant qu’autorités, devons suivre ce que la population nous dit et travailler dans le sens de lui garantir son bien-être. C'est une population qui n'a que trop souffert et donc nous sommes très sensibles aux messages qui nous sont donnés. Nous avons eu aussi cette demande qui nous a été faite, particulièrement pour la ville de Goma, en ce qui concerne les restrictions en termes de déplacements. Nous avons discuté avec le Gouverneur militaire et donné une indication pour qu'il puisse très vite, réunir le conseil de sécurité et voir les modalités, tout en garantissant la sécurité ici dans la ville de Goma » a ajouté le premier ministre. 

Pour d'autres questions purement sécuritaires et surtout d'opérations militaires, le Chef du Gouvernement a dit « réserver la primeur au Président de la République en termes de présentation du rapport pour qu'il puisse nous donner des orientations ».

Plus de 100 jours se sont écoulés depuis que Bunagana, cité frontalière avec l'Ouganda, située à plus ou moins 90 Km de Goma, dans le territoire de Rutshuru, est sous le joug des rebelles du M23. Plusieurs autres localités des groupements Jomba, Busanza, Kisigari et Bweza sont également occupées par cette rébellion, soutenue par le Rwanda. Cette situation pousse plusieurs habitants de la région à l'errance du côté de Rutshuru-centre et environs. Des milliers des ménages qui s’étaient réfugiés en Ouganda ont été refoulés et vivent dans la précarité à Rutshuru-centre et environs. 

Jonathan Kombi, à Goma