Rutshuru-M23: Après de nouvelles assurances des autorités militaires sur la libération de Bunagana, la société civile suspend momentanément son sit-in devant le bureau du territoire

Manifestations pour la libération de Bunagana
Manifestations pour la libération de Bunagana

La coordination territoriale de la société civile forces vives de Rutshuru (Nord-Kivu) suspend momentanément les manifestations organisées depuis jeudi dernier devant le bureau de l’administrateur militaire pour exiger l’armée à passer, très rapidement, à l'offensive contre les rebelles du M23. Cette suspension est consécutive à la rencontre entre les manifestants, composés notamment des déplacés et résidents de Rutshuru centre et le commandant du secteur opérationnel Nord-Kivu Sokola 2, le général Clément Bitangalo, dépêché sur place pour calmer la tension. 

« Nous venons de recevoir le commandant Sokola2 qui vient de nous garantir que le gouvernement au niveau national et provincial prend en préoccupation ce que nous avons demandé et il promet qu'ils vont se mettre pour que les opérations reprennent dans un délai très bref, même si il n'a pas dit ça sera quand parce qu'il dit que c'est un secret sécuritaire qu'il ne peut pas dévoiler devant tout le monde mais il donne quand même des garanties que ils sont en train de s'y mettre, ils s'y préparent et très bientôt, ils vont faire leur travail et surtout que, pour lui, notre cri de détresse a été écouté au plus haut niveau » a dit Jean Claude Mbabanze, président de la société civile de Rutshuru . 

Et d'ajouter : 

« Nous levons momentanément le sit in que nous avions organisé depuis jeudi. Nous allons attendre la journée de samedi et celle de dimanche pour que nous puissions nous joindre au mot d'ordre lancé par la coordination provinciale sur les deux journées ville morte au niveau de toute la province ». 

Lors de la répression du sit-in de jeudi dernier, une personne déplacée a été tuée et trois autres blessées par des balles tirées par un policier, selon la société civile.  La personne tuée est un motard du nom de Bizimana Sebare, âgé de 34 ans, habitant de Nyabikoro, un village de Kibanda dans le groupement de Jomba. Il était père de famille de quatre enfants. 

« Nous venons de décider que notre collègue qui est décédé, on ne va pas l'enterrer comme on le fait. Nous allons attendre jusqu'à ce que le tribunal se prononce et après le prononcé du tribunal, nous organiserons maintenant des obsèques dignes d'un patriote qui est tombé sur le champ d'honneur. Jusqu'à présent, aucun commerçant, aucun assujetti ne doit payer les taxes. Et même les écoles restent encore fermées. Nous continuons à demander à la population d'être toujours aux aguets, d'être toujours prête parce qu'on a pas encore fini pendant que Bunagana est encore sous contrôle du M23. Ça veut dire, le combat continue » a poursuivi Jean Claude Mbabanze, président de la structure citoyenne de Rutshuru. 

Bungana, cité frontalière avec l'Ouganda ainsi que d'autres localités environnantes sont sous contrôle des rebelles du M23 depuis plus 100 jours maintenant. La société civile du Nord-Kivu projette deux journées villes mortes, lundi et mardi prochains, sur toute l’étendue de la province, en vue d'exiger la libération de Bunagana, le départ de la MONUSCO et la levée de l’état de siège.

Jonathan Kombi, à Goma