Ituri: de manière unanime, toute la classe socio-politique a demandé une fois de plus à Sama Lukonde la levée de l'état de siège 

Boga en Ituri
Ph. ACTUALITE.CD

Le Premier ministre Sama Lukonde et sa délégation ont quitté la ville de Bunia ce jeudi, 22 septembre après une mission d'un jour pour réévaluer pour la troisième fois, l'état de siège tant décrié faute des résultats. Lors des consultations menées par le Premier ministre, la classe socio-politique de l'Ituri a été unanime et a demandé une fois de plus la levée sans délai de l'état de siège à cause de son inefficacité sur le terrain.

"Nous l'avions déjà dit à maintes reprises que l'état de siège a prouvé ses limites. Tout a été déjà dit sur l'évaluation de l'état de siège. La solution aux problèmes de l'Ituri c'est la paix. Il y a plus de trois mois que l'Ituri ne vit plus au rythme de l'état de siège, il n'y a plus des militaires en Ituri, tout est redevenu à la normale comme si on n'était pas dans un régime spécial", a déclaré à ACTUALITE.CD Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile de l'Ituri.

L'état de siège déclaré en Ituri et au Nord-Kivu dure depuis plus d'une année alors les violences ne faiblissent pas dans les deux provinces. 

"Cet état de siège a largement démontré ses limites, il a créé beaucoup de problèmes au lieu de les résoudres. En effet, la situation sécuritaire et humanitaire reste toujours désastreuse. Les ADF continuent à égorger la paisible population et incendient des véhicules sur la RN4 et les CODECO ne cessent de semer terreur et désolation dans les foyers miniers et localités en territoire de Djugu", a pour sa part expliqué le député national Raymond Patayi, élu du territoire de Djugu.

Il y a plusieurs mois, le Chef de l'Etat avait promis d'organiser une table-ronde en vue d'évaluer l'état de siège avant sa levée en juin. Mais rien n'a été fait.

"Les analyses démontrent clairement que cet état de siège doit immédiatement prendre fin. Nous vous demandons de vous ramier à cette conclusion et d'appliquer la loi de la libre administration des provinces et de rendre effectif le P-DDRCS", a exhorté M. Patayi qui se réserve se qualifier cette mission d'une troisième promenade de santé". 

l'Ituri et le Nord-Kivu sont toujours administrés par des militaires depuis l'instauration de cette mesure exceptionnelle. En Ituri, les miliciens poursuivent les attaques contre les civils. Plusieurs dizaines de personnes sont tuées chaque semaine. A Djugu, les milices se battent pour le contrôle des sites miniers sous la barbe de l'armée. Dans les territoires d'Irumu et de Mambasa, chaque jour les combattants ADF gagnent du terrain. Actuellement, la ville de Bunia est assiégé par les miliciens qui ont érigé des barrières sur les routes et perçoivent des taxes.

Freddy Upar, à Bunia