RDC : « Félix Tshisekedi demande que soit distribué le rapport des experts de l’ONU sur l’agression rwandaise et de le faire examiner avec diligence »

La 76e Assemblée générale des Nations Unies
La 76e Assemblée générale des Nations Unies

Félix Tshisekedi s’est présenté au débat général de l’Assemblée générale de l’ONU. Le Chef de l’État congolais en a profité pour dénoncer l’agression rwandaise dont son pays est victime.

« Je dénonce, en ce lieu emblématique de la vie internationale, avec la dernière énergie cette énième agression dont mon pays est victime de la part de son voisin, le Rwanda, sous couvert d’un groupe terroriste dénommé M23. Monsieur le Président, L’implication du Rwanda et sa responsabilité dans la tragédie que vivent mon pays et mes compatriotes des zones occupées par l’armée rwandaise et ses alliés du M23 ne sont plus discutables dès lors que plus d’une fois aussi bien les groupes d’experts dument mandatés par l’ONU et le mécanisme conjoint de vérification élargi de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, CIRGL, que des organisations non gouvernementales humanitaires et des droits de l’Homme crédibles les ont établies dans des rapports documentés et objectifs, à la limite du scientifique », a-t-il déclaré.

Il souhaite que tout doute soit levé sur cette question et propose un examen plus approfondi de la documentation sur les preuves de cette agression.

« Au demeurant, pour éclairer la communauté des nations et mettre fin aux sempiternelles dénégations des autorités rwandaises à ce sujet, le Gouvernement congolais réitère sa demande au Président du Conseil de Sécurité de distribuer officiellement aux membres du Conseil le dernier rapport des experts de l’ONU sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC et de le faire examiner avec diligence par lui afin d’en tirer toutes les conséquences qui s’imposent sur le plan du droit de la paix et de la sécurité internationale ».

Selon le chef de l’Etat congolais, l’ONU joue sa crédibilité en RDC :

« Il y va de l’image et de la crédibilité de notre Organisation. Procéder autrement serait, d’une part, encourager le Rwanda à poursuivre son agression, ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité en RDC et, d’autre part, nourrir davantage la suspicion légitime des Congolais sur l’impartialité de l’ONU ainsi que la complicité de certains de ses membres dans ces crimes ».

Lire utilement l'analyse de Pierre Boisselet sur la marge de manoeuvre de Félix Tshisekedi ici

Contexte

De son côté, Antonio Guterres privilégie une solution africaine qui passerait par les mécanismes et les pays régionaux. Le secrétaire général des Nations unies a suggéré un dialogue entre Kinshasa, Kigali et Kampala, particulièrement pour gérer la crise liée au M23.

Deux principales initiatives politiques et diplomatiques sont en cours pour parvenir à la désescalade entre Kinshasa et Kigali. Elles sont soutenues par la Communauté de l’Afrique de l’Est et l’Union Africaine. Il s’agit, d’une part, du « processus de Nairobi » placé sous le leadership conjoint du Président sortant du Kenya, Uhuru Kenyatta, et du Président de la RDC, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et, d’autre part, du « processus de Luanda » conduit par le Président angolais Joao Gonçalves Lourenço, mandaté par le 16ième Sommet extraordinaire des Chefs et de Gouvernement de l’UA tenu à Malabo, le 28 mai 2022, sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels des gouvernements. Les deux semblent au point mort. Le Kenya et l’Angola sortent à peine des élections et la question congolaise parait, à l’heure actuelle secondaire ».