RDC : Kabund révèle avoir prévenu Tshisekedi que « ne pas organiser des élections dans les délais en dépit du bilan largement négatif, trahirait l’idéal de combat de l’UDPS et tacherait sur la mémoire des martyrs de la démocratie »

Jean-Marc Kabund et Félix Tshisekedi
Jean-Marc Kabund et Félix Tshisekedi

Jean-Marc Kabund est devant la presse ce lundi 18 juillet. Dans un point de presse où il a notamment annoncé le lancement de son propre parti politique « Alliance pour le changement », il revient sur plusieurs sujets. C’est sa première sortie médiatique post séparation avec Félix Tshisekedi.

L’ancien vice-président de l’Assemblée nationale annonce que l’actuel pouvoir en place préparerait un “glissement” du calendrier électoral et une fraude massive aux prochaines élections.

Pourtant, il révèle avoir prévenu Félix Tshisekedi, qu’au regard du combat commun qu’ils ont mené, à l’époque du côté de l’UDPS contre l’ancien régime au pouvoir, « ne pas organiser des élections libres, démocratiques et transparentes dans les délais constitutionnels en dépit du bilan largement négatif, trahirait notre idéal de combat, détruirait le mythe Etienne Tshisekedi et tacherait sur la mémoire de nos martyrs ».   

« J’avais discuté plusieurs fois avec Félix Tshisekedi quant à ses plans, tout en lui rappelant l’épisode noir du carton jaune du 19 décembre 2016, marche  organisée par feu le docteur Etienne Tshisekedi afin d’exiger la tenue des élections dans les délais constitutionnels où Félix Tshisekedi, et moi-même, étions dans la rue. Ce jour-là, nous avions assisté à un carnage où plusieurs jeunes avaient perdu la vie et le soir du même jour, le siège de l’UDPS avait été attaqué et 7 personnes ont péri calcinées », a dit Jean-Marc Kabund à la presse.

Et de marteler :  

« Cet épisode sombre de notre histoire commune traduisait non seulement notre engagement dans l’instauration d’un Etat véritablement démocratique fondé sur les valeurs qui sous-tendent toute société moderne mais aussi le caractère cosmogonique de notre combat au regard de nombre de victimes enregistrées dans nos rangs que nous considérons à juste titre comme des martyrs de la démocratie ».

Contexte

M.Kabund a été secrétaire général et président intérimaire de l’UDPS. En première ligne dans la lutte contre le basculement de la majorité en défaveur de Joseph Kabila, il avait, par la suite, été radié de son parti après des désaccords profonds avec Félix Tshisekedi et une expédition punitive de la Garde présidentielle à son domicile des suites d’une altercation entre un militaire de cette unité de l’armée et sa garde rapprochée. 

Jean-Marc Kabund a aussi occupé le poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale. Sa démission en mars dernier de cette fonction était consécutive à la confiance qui lui a été retirée par les députés du parti présidentiel. 

Après cette démission, il avait annoncé l’ouverture « d’une nouvelle page de l’histoire, qui sera écrite avec la sueur de notre front, qui coulera chaque jour qu’on affrontera les brimades, humiliations et tortures ».

41 ans, l’élu de Mont Amba (Kinshasa) a gardé son siège à la chambre basse du parlement et est membre de la commission politique administrative et juridique (PAJ).