Nord-Kivu : Les femmes et jeunes filles invitées à intégrer les Forces de défense et de sécurité en vue de contribuer à la pacification du pays

Photo/ Actualité.cd
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La mobilisation en faveur des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), engagées aux fronts contre les rebelles du mouvement du 23 mars (M23) se poursuit sans relâche à Goma (Nord-Kivu) et dans plusieurs régions de la République. La ligue des femmes pour la paix et la liberté (WILPF) en partenariat avec Men Engage et Living Peace appellent les jeunes femmes et filles à intégrer l'armée

Le week-end dernier, ces structures ont organisé une matinée de sensibilisation sur la masculinité militarisée, au sein de laquelle elles ont invité les femmes et jeunes filles à intégrer les Forces de défense et de sécurité afin de contribuer à la sécurisation du pays. Cette matinée de réflexion et de plaidoyer a été organisée en faveur des acteurs de la société civile, du gouvernement, des organisations internationales et toutes les parties prenantes sur la perception de la masculinité. 

« Lorsqu’il y a un conflit armé, la tendance, vous le savez, tout le monde veut militariser, tout le monde veut aussi se masculiniser. Parce que les militaires qu'on nous envoie, c’est toujours des hommes. Et si on nous envoyait des hommes et des femmes, si les Nations-Unies, à travers la MONUSCO essayait de faire un peu d’équilibre en nous envoyant des hommes et des femmes, si le gouvernement congolais pouvait faire la même chose, il y a lieu de créer une confiance dans la population. Cette population a besoin de voir d'autres images. Elle veut voir les femmes aussi. Parce qu’elle est déjà traumatisée par les hommes qui exercent beaucoup de violence sur elle » a expliqué Aloïs Mawa, directeur national de Living Peace Institute, une organisation vouée à l’égalité de genre et de sexe, avec la particularité de promouvoir la masculinité positive. 

Au moins 13 civils  ont été tués mardi par les rebelles du mouvement du 23 mars (M23) dans les localités de Bikenge et Ruvumu, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Selon les sources de la société civile, les victimes ont été tuées, les unes par armes blanches, d'autres par armes à feu dont des bombes larguées par les rebelles dans la région lors des nouvelles offensives contre les FARDC. Plusieurs habitants dont des femmes et des enfants se sont déplacés suite à ces hostilités. 

« La RDC forme une nation, que ce soit des hommes et des femmes. Nous encourageons tout le monde à pouvoir travailler ensemble pour qu'on  puisse arriver à obtenir une paix durable. Si vous mettez une partie de la population de côté, c’est très difficile de pouvoir aller vers un développement durable. Nous sommes en guerre. Il y a la crise, surtout dans la partie Est de la RDC. C'est comme ça qu'on a jugé bon de venir faire l’enquête ici, pour que nous puissions prendre en compte les parties qui sont réellement en guerre et les parties qui sont en paix, une paix  qu'on ne peut pas définir parce que quand l’Est est en guerre, c’est toute la nation qui est en guerre » a pour sa part indiqué Annie Matundu, consultante en genre et développement, également Présidente de la ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (Wilph RDC).  

Les enquêtes menées depuis septembre 2021 par la ligue des femmes pour la paix et la liberté (WILPF) en partenariat avec Men Engage et Living Peace dans les provinces du Nord-Kivu, Ituri et Kinshasa révèlent que 90% des femmes sont victimes de la masculinité militarisée.  Ces enquêtes ont été menées auprès des militaires, des ex-combattants, des jeunes filles, des parents, des autorités, des chefs des confessions religieuses, des chefs traditionnels ainsi que d'autres couches de la population. 

Jonathan Kombi, à Goma