RDC : à Goma, les acteurs humanitaires encouragés à continuer de collaborer avec les services étatiques dans leur mission d'assister la population

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En séjour de travail à Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu,  le premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a échangé ce lundi 11 avril 2022 avec les partenaires humanitaires de la République Démocratique du Congo. À en croire, Erwan Rumen, Coordonteur du Programme Alimentaire Mondiale ( PAM) Zone Est Goma, cette rencontre avec le premier ministre était une occasion pour lui de s'informer de la bonne collaboration qui existe entre l'ensemble de la communauté humanitaire et ses services. 

"Le Premier Ministre nous a invités, la communauté humanitaire, à une petite séance de travail. C'est un moment important pour nous. C'est la deuxième fois que cela arrive en plus d'un an. Le Premier Ministre a remarqué que la dernière fois qu'il avait l'occasion de nous rencontrer c'était quelques jours après l'éruption du volcan de Nyirangongo au moment où l'ensemble de la communauté humanitaire, des administrations locales du Gouvernement, faisaient tous les efforts pour assister la population. Cette fois-ci, le Premier Ministre nous a annoncé que sa visite est en particulier pour des raisons sécuritaires, militaires, dans le Nord et un peu plus stratégique pour le pays. Il a voulu s'assurer de la bonne collaboration qu'il existait entre l'ensemble de la communauté humanitaire et ses services ainsi qu'il a voulu entendre les plaidoyers qu'on lui a apportés ", a déclaré devant la presse Erwan Rumen.

Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, accompagné de ses ministres séjourne dans cette partie de la République dans le cadre d'une mission sécuritaire. Cette séance de travail avec les humanitaires s'est tenue avant la réunion de sécurité qu'a présidée le Chef du Gouvernement. Y ont pris part les députés nationaux, les Ministres membres du Gouvernement, le Chef d'État Major, le Commissaire de la police nationale congolaise, certains autres officiers militaires et policiers, le Gouverneur militaire, le maire de la ville de Goma, ainsi que quelques membres du cabinet du Premier Ministre.

Au mois de mars dernier, Médecins Sans Frontières (MSF) avait annoncé qu’il ferme ses projets à Nizi et Bambu (Ituri). La décision a été prise suite au regain d’insécurité dans la région et à l’impunité dont bénéficient les responsables de la cette situation. L’organisation effectuera des donations de médicaments et de matériel médical pour aider les acteurs de santé restés sur place à couvrir les mois à venir.

La décision arrive quatre mois après l’attaque perpétrée à l’encontre d’un convoi humanitaire de l’organisation par des hommes armés non identifiés. Pour rappel, deux membres de MSF avaient été grièvement blessés par balles le 28 Octobre 2021, sur la route entre les localités de Nizi et Bambu dans le territoire de Djugu.  MSF constate l’absence prolongée de garanties de sécurité de la part des différents acteurs qui s’affrontent dans la région.

L’organisation attendait de la part des parties au conflit au moins deux réactions :

« la condamnation ferme de cette attaque et un engagement fort en faveur du respect du droit international humanitaire et de la mission médicale, à savoir les structures sanitaires, le personnel soignant, les ambulances, les patients et les blessés ». Même l’enquête demandée à cette époque est restée sans résultat à ce jour.  

“Cette situation est intenable et nous contraint à fermer ce projet”, explique Olivier Maizoué, responsable des programmes de MSF pour la République démocratique du Congo (RDC). “ Les risques sont tout simplement trop élevés pour MSF de retourner dans ces zones en confiance. Cette décision nous bouleverse, car elle va avoir des conséquences désastreuses pour une population dont les besoins sont aigus. Notre mission est de sauver des vies, mais pas au prix des nôtres.” 

Clément Muamba