Procès Rossy Tshimanga : des kinoises réagissent à la condamnation de Carine Lokeso

Photo/ Actualité.cd
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Le verdict est tombé. Carine Lokeso, commissaire supérieur adjoint et un autre agent de police ont été condamnés à « la servitude pénale à perpétuité » pour  le meurtre de Rossy Mukendi. Dans les rues de Kinshasa, les femmes ont donné leurs avis à ce sujet. 


« Je me réjouis de cette annonce. Comme tout parent, je peux ressentir la douleur des proches de Rossy Tshimanga à l’annonce du décès de leur fils. Qui souhaiterait perdre un tel homme dans la fleur de l'âge et investit pour le bien-être de sa communauté ? Je suis vraiment heureuse d’apprendre que la justice a pu enfin se prononcer sur ce dossier » souligne Clarisse Banda, gérante dans une alimentation. 


Marie-Madeleine Mokenzi et Josée Lokadi se réjouissent aussi de cette décision de justice. Elles argumentent de différentes façons. « Il n’est pas question d’une femme condamnée dans cette affaire. Il s’agit d’une policière, un agent de l’ordre jugé et condamnée à perpétuité sur base des faits portés contre elle. Carine Lokeso a mérité la prison pour meurtre. C’est un exemple, mais il faudrait, au-delà de ce dossier, que la Justice congolaise s’attèle de plus en plus sur les dossiers impliquant l’usage d’armes létales dans une manifestation pacifique. L’année électorale approche et nous devons avoir cela en esprit », prévient Marie-Madeleine Mokenzi, vendeuse des glacières recyclées. 


A Josée Lokadi, assise à quelques mètres de Mme Mokenzi de renchérir, « C’est bien que les auteurs de cet acte aient été condamnés mais il ne faudrait pas d'arrêter là! Carine Lokeso n’était pas la seule responsable de police. Qui a donné le mot d’ordre pour réprimer les manifestations ? Il faut que des sanctions soient infligées à tous les commanditaires.  La vie humaine est sacrée et l’Etat doit être en mesure de la défendre ! ». 


De l’indemnisation 


Pour Anaëlle Esanga, étudiante à l’Institut Supérieur d’Informatique Programmation et Analyse (ISIPA), il faudrait dire « Oui à la condamnation et oui à l’indemnisation de sa famille. » car, poursuit-elle, « Rossy est parti, avec tous ses projets et ses efforts. L’Etat congolais doit prendre en charge sa famille pour combler cette perte. La condamnation seule ne suffit pas ». 


Rossy Mukendi, initiateur du Collectif 2016, avait été tué par balle le 25 février 2018 alors qu’il participait à une manifestation initiée par les laïcs catholiques pour exiger des élections crédibles. Licencié en relations internationales à l’Université pédagogique nationale (UPN), il était assistant dans la même université.

Prisca Lokale